Le brut remonte prudemment, marché toujours déprimé par la zone euro
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 109,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, grimpant de 82 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre gagnait 2 cents à 98,84 dollars.
Les cours du baril tentaient de se ressaisir sur un marché volatil, après avoir plongé la veille d'environ 4 dollars à Londres comme à New York, plombés par le regain d'inquiétude sur l'aggravation de la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro.
Malgré ces inquiétudes, l'euro se reprenait quelque peu vendredi face au dollar. L'affaiblissement du billet vert face à une monnaie unique européenne revigorée rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les opérateurs restaient toutefois sur leurs gardes, alors que la situation en zone euro continue d'assombrir leur humeur, notait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
"Les mauvaises nouvelles venant de la zone euro l'ont clairement emporté jeudi sur les nouvelles encourageantes aux Etats-Unis", notamment une nouvelle baisse des inscription chômage, observait-elle.
Le prix du WTI échangé à New York avait bondi de plus de 3 dollars mercredi après la décision du canadien Enbridge d'inverser le sens dans lequel circule le brut dans son oléoduc Seaway, dans le sud des Etats-Unis, afin de désengorger les réserves du site de Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier du pays.
Mais le marché new-yorkais avait totalement effacé ses gains jeudi, s'abandonnant, comme la place londonienne, à la préoccupation accrue des investisseurs sur l'Europe.
"Certains analystes tablent désormais sur une récession en Italie, ce qui rendra la tâche du nouveau chef de gouvernement Mario Monti encore plus difficile", observait Mme Varga.
"Dans le même temps, les émissions obligataires en Italie et en Espagne sont accueillies sans enthousiasme par le marché", ajoutait-elle, soulignant que "la contagion s'accélère et que le coeur de la zone euro (surtout la France, ndlr) est désormais menacé", ce qui pousse les investisseurs à se montrer attentistes.
Les marchés obligataires ont accentué jeudi leur pression sur l'Espagne, lui imposant un taux record pour se financer, à trois jours d'élections où le principal parti d'opposition devrait prendre le pouvoir.
Le taux d'intérêt imposé jeudi à Madrid pour emprunter 3,563 milliards d'euros lors d'une émission d'obligations à dix ans, a grimpé en moyenne près du seuil des 7%, considéré comme insoutenable par les analystes, et qui avait ouvert pour la Grèce, l'Irlande et le Portugal la voie à une demande d'aide financière extérieure.
rp
(AWP / 18.11.2011 13h01)