Le brut monte légèrement dans un marché sans élan
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 112,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 19 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 42 cents à 98,56 dollars.
Les cours du baril continuaient d'évoluer dans une fourchette étroite, tentant sans conviction de se reprendre après avoir chuté la veille de 2,27 dollars à Londres et de près de 1 dollar à New York.
"Les inquiétudes persistantes sur la crise des dettes souveraines continuent de dominer les gros titres, et de diriger les échanges" sur le marché du pétrole, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Il y a eu des avancées en Grèce et en Italie, où la nomination de nouveaux chefs de gouvernement ouvre la voie à une mise en place de plans d'austérité de nature à rassurer les investisseurs, mais la crise de la zone euro ne vas pas se résoudre en deux jours", soulignait-il.
La veille, le marché du pétrole avait d'abord été brièvement soutenu par la désignation dimanche de l'ex-commissaire européen Mario Monti, un économiste respecté, à la tête du gouvernement italien, mais les inquiétudes avaient rapidement repris le dessus.
Témoins de la fébrilité des investisseurs, les taux des obligations italiennes et espagnoles à 10 ans continuaient de grimper mardi à des niveaux très élevés, les craintes sur l'Espagne étant notamment avivées avant des élections parlementaires prévues dimanche.
"Les prix du pétrole semblent rester sous pression, alors que les difficultés croissantes de l'Italie et de l'Espagne à se financer sur les marchés pèsent sur le moral des investisseurs" d'autant que ces pays font face à un endettement massif, indiquait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
"Les marchés ont déjà oublié le soulagement apporté par les changements politiques survenus (durant le week-end en Italie et en Grèce), le défi de stimuler une croissance en berne tout en mettant en place de nouveaux plans est de nature à détourner les opérateurs des actifs jugés plus risqués", tels que les matières première ou l'euro, poursuivait M. Pollard.
De fait, le renchérissement de la monnaie américaine face à un euro sous pression contribuait à rendre moins attractifs les achats de pétrole, libellé en dollars, pour les acheteurs munis d'autres devises.
Aux Etats-Unis, le prix du WTI échangé à New York résistait mieux que le Brent londonien, aidé par des indicateurs américains meilleurs que prévu: ainsi, outre une progression des ventes de détail, l'activité manufacturière de la région de New York s'est stabilisé en octobre après cinq mois de baisse.
Le marché dans son ensemble "reste par ailleurs soutenu par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient", relevait Jack Pollard, alors que le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit se réunir jeudi et vendredi pour discuter des "inquiétudes" de l'organisation sur les ambitions militaires du programme nucléaire iranien.
sm
(AWP / 15.11.2011 18h31)