Le brut chute, dans un marché ébranlé par les craintes sur la zone euro
Vers 11H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 107,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,84 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 2,36 dollars à 90,83 dollars.
Les cours du baril, déjà en repli lundi, accéléraient leurs pertes sur un marché secoué par l'annonce lundi soir, d'un référendum en Grèce et d'un vote de confiance au Parlement à Athènes sur l'accord conclu jeudi au sommet européen de Bruxelles et destiné à enrayer la crise des dettes européenne.
"Les deux plus gros facteurs influençant actuellement les prix du pétrole sont les Bourses et l'euro sur le marché des changes, et depuis lundi, on observe une forte chute sur ces deux fronts", observait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
Sur l'ensemble des marchés, "il y a un mélange de résignation et de morosité qui ne va pas en s'améliorant", résumait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix, notant que "l'euro avait totalement abandonné ses gains engrangés la semaine dernière après l'accord européen de Bruxelles".
Ainsi, le fort renchérissement du dollar face à un euro sous pression, la monnaie unique retombait mardi face au billet vert à des niveaux plus vus depuis près de deux semaines, rend moins attractifs les achats de pétrole libellés dans le monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Et les craintes sur l'économie mondiale n'encourageaient pas non plus les opérateurs à se tourner vers les actifs jugés plus risqués, tels les matières premières.
Selon un indice officiel publié mardi, l'expansion de l'activité manufacturière en Chine, deuxième consommateur de brut dans le monde, s'est ralentie au mois d'octobre en raison d'un fléchissement brutal des commandes reçues par les entreprises exportatrices.
"Et alors qu'on attend vendredi aux Etats-Unis les chiffres mensuels de l'emploi", pour octobre, considérés comme un baromètre de la santé de la première économie mondiale, "les chiffre publiés (lundi) dans la zone euro montrent que le chômage ne cesse de progresser", montant même en septembre à un niveau historiquement élevé, rappelait M. Jakob.
Autre facteur de fébrilité sur les marchés de l'énergie, MF Global, l'un des plus grands noms du courtage aux Etats-Unis, a déposé le bilan lundi, devenant ainsi le premier gros groupe de Wall Street victime de la crise de la dette européenne, dans laquelle il avait massivement investi.
"C'est un signal alarmant sur ce qui peut arriver quand on se montre trop optimiste sur l'issue de la crise de la zone euro", commentait Olivier Jakob, ajoutant que la prudence avait redoublé parmi les opérateurs, au point que le volume d'échanges sur le marché du WTI est tombé lundi "à son plus bas niveau de l'année".
"Si l'affaiblissement de l'euro se poursuit", dans un marché nerveux avant le sommet du G20 prévu jeudi et vendredi à Cannes, "cela pourra conduire à une accélération des ventes sur le marché du pétrole et empêcher toute tentative de rebond", avertissait de son côté Peter Beutel.
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(AWP / 01.11.2011 12h46)