Le brut se replie, miné par le dollar et les doutes sur la zone euro
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 109,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,38 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,30 dollar à 92,02 dollars.
"Les cours du baril ont chuté vendredi et ils continuent lundi de souffrir de prises de bénéfices, après avoir engrangé (en octobre) leur plus forte hausse mensuelle depuis deux ans", observait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Le marché pâtissait particulièrement d'un net renchérissement du dollar face à l'euro et face à un yen sous pression après une nouvelle intervention de la Banque du Japon (BoJ) sur le marché des changes.
L'appréciation de la monnaie américaine rend en effet moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "le marché continue de se demander si l'accord européen (de la semaine dernière) sera suffisant pour stopper la contagion de la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro", observaient les analystes du cabinet JBC Energy.
L'accord conclu jeudi à Bruxelles, prévoyant notamment une décote des créances privées de la Grèce et un renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), "avait généré une réaction d'euphorie, mais celle-ci est terminée" à mesure que les investisseurs en décortiquent le détail, confirmait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Les opérateurs se tournent désormais vers le sommet du G20 jeudi et vendredi à Cannes, où des précisions sur le plan de sauvetage européen devraient émerger. En attendant, le renchérissement du dollar accroît la pression sur le pétrole", poursuivait-il.
Selon lui, le marché devrait rester nerveux avant une semaine marquée, outre le G20, par les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE), mercredi et jeudi respectivement, et par les chiffres mensuels de l'emploi américain vendredi.
"Les perspectives économiques semblent diverger de plus en plus entre l'Europe et les Etats-Unis", premier pays consommateur de brut dans le monde "où la reprise semble être enclenchée, au moins sur le court terme", observaient les experts de JBC Energy.
Les indicateurs américains restaient cependant mitigés: ainsi, l'activité économique dans la région de Chicago a ralenti plus qu'attendu en octobre, selon un indice de l'association professionnelle ISM publié lundi. Les Etats-Unis avaient cependant fait état jeudi d'une croissance plus forte qu'attendu au troisième trimestre.
Dans ce contexte, le baril de WTI coté à New York, malgré son recul de vendredi, avait engrangé près de 6 dollars sur la semaine dernière, tandis que le cours du Brent échangé à Londres a terminé la semaine quasiment à l'équilibre par rapport au vendredi précédent -- et ce malgré des tensions toujours sensible sur l'offre physique de pétrole en mer du Nord.
En conséquence, l'écart entre les deux bruts de référence, qui évoluait autour de 25 dollars il y a dix jours, s'est désormais réduit à environ 16 dollars.
rp
(AWP / 31.10.2011 18h31)