Le repli se poursuit, sous le coup de prises de bénéfices
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,98 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,07 dollar à 92,89 dollars.
Les investisseurs engrangeaient quelques bénéfices, après la forte hausse enregistrée jeudi, qui a vu les cours bondir de 3,17 dollars à Londres et de près de 4 dollars à New York, fortement soutenus par l'accord conclu lors d'un sommet européen jugé décisif.
Les Etats de la zone euro sont parvenus dans la douleur à boucler jeudi au petit matin un plan destiné à résoudre la crise des dettes souveraines, portant notamment sur une réduction de 50% des créances grecques détenus par les banques et renforcement du Fonds européen de stabilité financières (FESF).
"Les marchés ont salué sans aucune ambiguïté les résultats du sommet européen. Les Bourses se sont envolées, et les prix des matières premières ont bondi. Mais la hausse vigoureuse des prix du pétrole n'est pas allée de paire avec les volumes d'échanges", qui sont restés peu élevés, rappelait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
Selon lui, alors que le prix du WTI a pris plus de 6 dollars en l'espace de quatre séances, il y a le risque d'une "surévaluation" des cours, même si la robustesse de la croissance économique américaine pouvait soutenir en partie ce net rebond.
Les Etats-Unis ont publié jeudi des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 2,5% au troisième trimestre, laissant présager un renforcement de la reprise et à terme de la demande énergétique du pays.
Autre source d'optimisme sur les perspectives de la demande du premier consommateur de brut au monde, le moral des ménages américains est remonté contre toute attente et pour le deuxième mois d'affilée en octobre, selon l'indice de confiance des consommateurs publié vendredi par l'Université du Michigan.
"Il faut noter que l'+envolée+ des prix concerne surtout le WTI, alors que le Brent (coté à Londres) en a peine profité", gagnant seulement 2 dollars sur l'ensemble de la semaine, observaient toutefois les analystes de Commerzbank.
"Cela implique que la marge de progression pour le Brent a déjà été effacée et qu'on peut s'attendre à un repli des cours dès que l'euphorie des marchés financiers commencera à s'estomper", estimaient-ils.
D'autant que, selon Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix, les difficultés de la zone euro sont loin d'être résolues.
"Il n'est pas certain que l'accord de Bruxelles fasse grand chose pour renforcer la confiance des consommateurs européens. La croissance économique de la zone euro pose toujours problème (...), et la région n'en a certainement pas fini avec un taux de chômage élevé", expliquait-il.
ds
(AWP / 28.10.2011 18h11)