Le brut chute à New York alors que se tient le sommet européen
New York - Les prix du pétrole ont fini en forte baisse mercredi à New York, sous le coup d'une hausse inattendue des stocks américains de brut et de l'inquiétude suscitée par le sommet sur la crise en zone euro qui s'est ouvert à Bruxelles.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a lâché 2,97 dollar à 90,20 dollars sur le New York Mercantile Exchange, après avoir gagné près de six dollars sur les deux premières séances de la semaine.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 108,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 2,01 dollars par rapport à la clôture de mardi.
"C'est le grand mystère dans le golfe du Mexique", a commenté Phil Flynn, analyste de PFG Best Research, à propos de la forte hausse inattendue des réserves d'or noir.
Les stocks de brut ont ainsi augmenté de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 octobre, soit près de 12 fois plus que ce qu'escomptaient les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Surpris, les analystes s'interrogeaient sur les causes d'une telle augmentation hebdomadaire, d'autant que les importations n'ont cessé de ralentir ces dernières semaines.
"On se demande ce qui s'est passé dans le golfe", où accostent la majorité des pétroliers venant alimenter les Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, a dit M. Flynn.
L'analyste a avancé une hypothèse: "les pétroliers ont accéléré leurs cadences pour arriver avant l'ouragan Rina. C'est quelque chose que l'on voit souvent quand il y des tempêtes".
L'ouragan Rina, qui approche de la station balnéaire de Cancun, sur la côte caribéenne du Mexique, a été rétrogradé en catégorie 1 mercredi par le Centre national des ouragans américain (NHC).
Des pointes de vent ont été enregistrées à 135 km/h, contre 175 km/h quelques heures plus tôt, a noté le NHC. Le golfe du Mexique abrite près du quart de la production américaine de pétrole.
Les économistes de JPMorgan ont toutefois évoqué une autre piste: "une hausse des importations en provenance du Canada (le deuxième fournisseur des Etats-Unis après l'Arabie Saoudite) et un ralentissement des cadences des raffineries" voisines de Cushing, le principal terminal pétrolier des Etats-Unis, dans l'Oklahoma (sud).
En outre, a noté Phil Flynn, cette hausse des stocks intervient alors que "la demande reste faible, quand on regarde la consommation d'essence" qui a reculé de 2,7% lors des quatre dernières semaines par rapport à la même période un an plus tôt.
Les stocks d'essence ont reculé de 1,4 million de barils, un peu moins qu'attendu, tandis que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont chuté de 4,3 millions de barils, plus du double du recul anticipé par les analystes.
En plus des stocks, le marché a été poussé à la baisse par l'incertitude entourant l'ouverture du sommet de l'Eurogroupe, a ajouté M. Flynn.
Les dirigeants européens doivent finaliser un vaste plan de sortie de crise de la dette pour restaurer la confiance dans la zone euro après des mois d'incertitudes et d'hésitations.
"Bien que le plus probable reste une décote de la dette grecque (de l'ordre de 50%), il n'y aura aucune annonce immédiate à propos du versement de plus d'argent dans un fond de sauvetage devant renforcer la confiance et éviter d'autres défauts", a estimé Matt Smith, de Capital Summit.
rp
(AWP / 27.10.2011 06h21)