Le brut recule à Londres, le marché prudent avant le sommet européen
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, gagnait 2,17 dollar à 93,44 dollars.
Il a atteint 94,65 dollars mardi vers 12H00 GMT, son plus haut niveau depuis début août, confortant ses gains après s'être envolé la veille de près de 4 dollars. Le cours du Brent, qui avait grimpé de près de 2 dollars lundi, pâtissait en revanche de prises de bénéfices.
Le Brent coté à Londres, plus dépendant du marché européen, "paie un lourd tribut à cause de la crise de la zone euro, et reste en arrière d'un WTI revigoré", dans un marché où la prudence reste de mise, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Les discussions du week-end ont dessiné les contours des composantes d'un "accord global" qui pourrait être entériné par les dirigeants européens lors d'un sommet mercredi, portant sur une recapitalisation des banques européennes et sur le Fonds de secours européen (FESF).
Mais en raison des divergences franco-allemandes, "les incertitudes persistent sur le financement du FESF et également sur leur capacité à adopter un plan sur le long terme capable de mettre véritablement fin à la crise de la dette", expliquait M. Kryuchenkov.
Le marché pétrolier, comme les places boursières, a été par ailleurs agité par des indicateurs peu encourageants aux Etats-Unis: ainsi, le moral des ménages américains a plongé en octobre à son plus bas niveau depuis mars 2009 alors que le pays était encore en récession, selon l'institut Conference Board.
Le WTI coté à New York n'en restait pas moins en forte hausse, poursuivant son élan de la veille.
"Les opérateurs réagissent à un sentiment général et diffus que l'économie mondiale est en train de s'améliorer. Le risque d'un retour en récession semble être en train de s'estomper, ou du moins les choses ne semblent pas empirer", commentait Peter Beutel, analyste du cabinet américain Cameron Hanover.
L'écart entre les deux cours pétroliers de référence, qui s'était creusé jusqu'à près de 27 dollars début septembre, est redescendu depuis lundi sous la barre des 20 dollars -- pour la première fois depuis quatre mois.
Autre signe positif pour le marché américain, les cours des contrats à termes sur le WTI connaissent un phénomène de "backwardation" pour la première fois depuis trois ans selon les analystes -- c'est-à-dire que les contrats pour livraison dans plusieurs mois sont moins chers que le contrat de référence pour livraison en décembre.
Cela implique d'habitude que les investisseurs redoutent un rétrécissement de l'offre dans les mois à venir et souhaitent s'en prémunir en regarnissant leurs stocks, ce qui fait donc monter les cours pour le contrat à plus court terme.
"Les prix du WTI réagissent à la forte réduction des stocks pétroliers américains au cours des dernières semaines", notait Commerzbank. Les réserves de brut aux Etats-Unis ont chuté de 24,2 millions de barils (-7% du total) depuis début septembre, selon le Département américain de l'Energie.
rp
(AWP / 25.10.2011 18h36)