A la recherche d'une direction au lendemain d'une très forte hausse
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 111,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 21 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, gagnait 97 cents à 92,24 dollars.
Il a atteint 92,99 dollars mardi vers 08H00 GMT, son plus haut niveau depuis début août, confortant ses gains après s'être envolé la veille de près de 4 dollars. Le cours du Brent, qui avait grimpé de près de 2 dollars lundi, pâtissait quant à lui de prises de bénéfices.
"Les opérateurs réagissent depuis lundi à un renforcement de l'euro face au dollar (qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, ndlr), à une remontée des Bourses et à un sentiment général et diffus que l'économie mondiale est en train de s'améliorer", commentait Peter Beutel, analyste du cabinet américain Cameron Hanover.
"Le risque d'un retour en récession (des économies développées) semble être en train de s'estomper, ou du moins les choses ne semblent pas empirer", soulignait-il, notant aussi un regain d'optimisme sur la gestion de la crise de la dette en zone euro.
Les discussions du week-end ont dessiné les contours des composantes d'un "accord global" qui pourrait être entériné par les dirigeants européens lors du sommet de mercredi, portant sur une recapitalisation des banques européennes et un renforcement du fonds de secours de la zone euro (FESF).
Cependant, notamment en raison des divergences franco-allemandes, "les incertitudes persistent sur le financement du FESF et la perspective d'un plan sur le long terme capable de mettre fin à la crise de la dette", tempérait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Selon lui, cela explique que le Brent, coté à Londres et plus dépendant du marché européen, "paie un lourd tribut à cause de la crise de la zone euro, et reste en arrière d'un WTI revigoré", qui a bondi deux fois plus que le Brent sur la séance de lundi.
L'écart entre les deux cours pétroliers de référence, qui s'était creusé jusqu'à près de 27 dollars début septembre, est redescendu lundi sous la barre des 20 dollars -- pour la première fois depuis quatre mois.
Autre signe positif pour le marché américain, les cours des contrats à termes sur le WTI connaissent un phénomène de "backwardation" pour la première fois depuis trois ans selon les analystes -- c'est-à-dire que les contrats pour livraison dans plusieurs mois sont moins chers que le contrat de référence pour livraison en décembre.
Cela implique d'habitude que les investisseurs redoutent un rétrécissement de l'offre dans les mois à venir et souhaitent s'en prémunir en regarnissant leurs stocks, ce qui fait donc monter les cours pour le contrat à plus court terme.
"Les prix du WTI réagissent à la forte réduction des stocks pétroliers américains au cours des dernières semaines", notait Commerzbank. Les réserves de brut aux Etats-Unis ont chuté de 24,2 millions de barils (-7% du total) depuis début septembre, selon le Département américain de l'Energie.
jq
(AWP / 25.10.2011 12h45)