En forte hausse, regain d'optimisme avant le sommet en zone euro
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,01 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, gagnait quant à lui 1,86 dollar à 87,93 dollars.
Les cours du baril progressaient grâce à un regain d'espoir que le sommet sur l'Union européenne (UE) ce week-end permette d'aplanir les divergences entre la France et l'Allemagne, notamment sur la recapitalisation du Fonds de secours européen (FESF).
Le marché du pétrole regagnait du terrain "alors que les investisseurs espèrent désormais largement que le sommet de dimanche permette d'apporter des solutions à la crise grecque et d'améliorer l'environnement économique européen en général", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Par ailleurs, un net affaiblissement du dollar, face à un euro revigoré par ce regain d'optimisme, "fournissait un soutien aux prix", poursuivait Mme Sokou. Une dépréciation du billet vert rend en effet plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Dimanche, "la France et l'Allemagne devraient à nouveau faire des déclarations fortes sur leur engagement à résoudre la crise, mais il faudra désormais attendre mercredi pour savoir à quel compromis les deux pays ont pu arriver", tempérait cependant Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont annoncé jeudi soir qu'ils prévoyaient un second sommet "au plus tard mercredi" prochain pour préparer une "réponse globale et ambitieuse" à la crise de la dette - un délai susceptible d'entretenir la prudence parmi les investisseurs.
Le marché pâtira de "la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce et d'une aggravation des difficultés de l'Union monétaire, avertissait de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
En revanche, "les prix ont très peu réagi à l'annonce de la mort du colonel Kadhafi, car le marché avait déjà largement intégré le retour progressif de la production pétrolière libyenne", notait M. Kryuchenkov.
La Libye produisait environ 1,6 million de baril par jour (mbj) avant l'éclatement en février du soulèvement qui a mené à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi et qui a totalement paralysé l'activité pétrolière.
Après la chute de Tripoli en août, et la prise de pouvoir par le Conseil national de transition (CNT), la production a repris progressivement et dépasse désormais les 350.000 barils par jour.
La mort du dirigeant, jeudi après sa capture par les troupes du CNT, "est susceptible de stabiliser la situation" et de "stimuler le moral de la population", mais les divisions politiques et la question de la sécurité dans le pays "demeurent des problèmes à résoudre" en priorité avant d'espérer un redémarrage complet du secteur pétrolier libyen, estimait Andrey Kryuchenkov.
ds
(AWP / 21.10.2011 18h46)