Le brut peine à trouver une direction avant le sommet en zone euro
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 109,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, baisse de 22 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, gagnait quant à lui 24 cents à 86,31 dollars.
Les cours du baril continuaient d'évoluer dans une fourchette étroite, "suspendus aux annonces et aux rumeurs" sur la gestion de la crise des dettes souveraines dans la zone euro, expliquait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Lors du sommet de l'Union européenne (UE) dimanche, "la France et l'Allemagne devraient à nouveau faire des déclarations fortes sur leur engagement à résoudre la crise, mais il faudra désormais attendre mercredi pour savoir à quel compromis les deux pays ont pu arriver", commentait M. Jakob.
Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont annoncé jeudi soir qu'ils prévoyaient un second sommet "au plus tard mercredi" prochain pour préparer une "réponse globale et ambitieuse" à la crise de la dette.
Ce nouveau délai entretenait la prudence parmi les investisseurs, alors que les divergences subsistent entre Paris et Berlin sur les modalités du renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF) et d'une recapitalisation des banques européennes.
"Les prix du pétrole à court terme dépendront énormément de ce que sera le plan de sauvetage de la zone euro et comment les marchés financiers réagiront dans leur ensemble" aux prochains sommets européens, confirmait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le marché pâtit toujours de "la crainte d'un défaut de paiement de la Grèce et d'une aggravation des difficultés de l'Union monétaire, au cas où ses dirigeants n'arriveraient pas à se mettre d'accord", ajoutait-il.
En revanche, "les prix ont très peu réagi à l'annonce de la mort du colonel Kadhafi, car le marché avait déjà largement intégré le retour progressif de la production pétrolière libyenne", notait M. Kryuchenkov.
La Libye produisait environ 1,6 million de baril par jour (mbj) avant l'éclatement en février du soulèvement qui a mené à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi et qui a totalement paralysé l'activité pétrolière.
Après la chute de Tripoli en août, et la prise de pouvoir par le Conseil national de transition (CNT), la production a repris progressivement et dépasse désormais les 350'000 barils par jour.
La mort du dirigeant, jeudi après sa capture par les troupes du CNT, "est susceptible de stabiliser la situation" et de "stimuler le moral de la population", mais les divisions politiques et la question de la sécurité dans le pays "demeurent des problèmes à résoudre" en priorité avant d'espérer un redémarrage complet du secteur pétrolier libyen, estimait Andrey Kryuchenkov.
rp
(AWP / 21.10.2011 13h01)