Le brut perd du terrain dans un marché régi par la prudence
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, nouveau contrat de référence, s'échangeait à 110,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,37 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Il avait grimpé vendredi jusqu'à 114,80 dollars, son plus haut niveau depuis le 15 septembre.
De son côté, sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre cédait 34 cents à 86,55 dollars, après être monté cours d'échanges européens à un sommet mensuel, à 88,18 dollars.
Le Brent avait "nettement rebondi vendredi, effaçant ainsi presque la totalité de ses fortes pertes de septembre", porté par quelques indicateurs rassurants aux Etats-Unis, et des tensions géopolitiques entre les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et l'Iran, observait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Et malgré leur léger repli à Londres en début d'échanges européens, les cours du brut étaient restés soutenus "par l'optimisme du marché sur le fait qu'une solution décisive à la crise de la dette en zone euro pourrait être bientôt trouvée", notaient les analystes de Commerzbank, un optimisme renforcé par la réunion des ministres des Finances du G20 à Paris ce week-end.
Les ministres des Finances du G20, réunis en préparation du sommet des dirigeants des vingt principaux pays riches et émergents le mois prochain, ont reconnu samedi les progrès réalisés par les Européens dans la résolution de leur crise de la dette, mais, inquiets pour la croissance mondiale, ils les ont aussi pressés de tenir leurs promesses.
La présidence française du G20 a assuré que les Européens apporteraient le 23 octobre une réponse "décisive" à la crise.
Les espoirs de voir un plan concret annoncé sous peu avaient renforcé l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, comme les matières premières mais aussi l'euro, qui était monté jusqu'à 1,3914 dollar lundi en début d'échanges européens, son niveau le plus élevé depuis le 15 septembre.
La trajectoire du dollar est l'un des principaux moteurs des mouvements du marché pétrolier, particulière en l'absence d'évènements majeurs sur le plan des fondamentaux de l'offre et de la demande d'or noir. Ainsi, l'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de brut, libellé en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais des propos du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, sont venus mettre un terme à l'enthousiasme des investisseurs, et éroder leur intérêt pour les investissements à risque, entraînant un recul des prix du pétrole et du cours de l'euro face au dollar.
Le sommet de l'UE dimanche à Bruxelles va permettre d'avancer "de façon sensible" mais pas de résoudre d'un coup la crise de la dette en Europe, a prévenu lundi M. Seibert.
"La chancelière Angela Merkel a prévenu que les rêves de voir la crise terminée dès lundi ne pourront pas se réaliser (...)", a déclaré M. Seibert, lors d'un point de presse, tout en ajoutant "espérer avancer de façon sensible".
sm
(AWP / 17.10.2011 18h31)