Le brut finit en forte hausse à New York, soutenu par la réunion du G20
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole ont terminé en hausse vendredi à New York, portés par l'optimisme suscité par la réunion des ministres des Finances du G20, le marché restant réservé sur la demande américaine en raison de l'effritement de la confiance des consommateurs.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a gagné 2,57 dollars par rapport à la clôture de la veille, à 86,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance, a clôturé à 114,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 3,58 dollars par rapport à la clôture de jeudi.
Les investisseurs "répondent assez bien à la réunion du G20. (...) Ils spéculent fortement sur le fait que l'Europe va parvenir à contenir sa crise de la dette", a expliqué Bart Melek, analyste de TD Securities à Toronto.
"Le marché est optimiste quant à une recapitalisation du secteur bancaire européen, ce qui dissipe les inquiétudes pour la demande" sur le Vieux continent, a dit son confrère d'Again Capital, John Kilduff.
Les ministres des Finances et les présidents des banques centrales des pays riches rassemblés au sein du G20 sont réunis vendredi et samedi à Paris pour évoquer notamment la question de la recapitalisation des banques européennes afin de leur permettre d'effacer une part plus importante que prévu de la dette grecque.
Les discussions portent notamment sur "une annonce de nature à doper la confiance" et qui devrait être faite lors du sommet des chefs d'Etats et de gouvernement du G20 à Cannes (sud-est de la France), a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research, citant le journal Financial Times.
En revanche, a mis en garde Bart Melek, "il ne faut pas que (les dirigeants du G20) se ratent" lors de la rencontre de Paris.
Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric), a salué pour sa part "le plan pour consolider l'économie européenne et stopper la contagion de la crise de la dette que sont en train de peaufiner les dirigeants européens".
Les marchés pétroliers ont cependant observé la prudence à propos de la forte progression des ventes de détail de septembre aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.
Selon le département du Commerce, elles ont connu leur croissance la plus forte en sept mois, en progressant de 1,1% par rapport au mois d'août, soit bien plus que le pensaient les analystes,
"Cela n'a pas porté le marché outre-mesure car l'indice (de confiance) de l'université du Michigan montre que les consommateurs ont encore mauvaise mine", a expliqué M. Kilduff.
L'indice de confiance des ménages, publié vendredi, s'est ainsi effrité de nouveau après un léger mieux en septembre, et n'est plus très loin de ce qu'il était en août, où il avait touché son niveau le plus faible depuis novembre 2008.
De manière générale, le marché est soutenu par les doutes mondiaux sur la demande, en particulier en Chine, deuxième consommateur de brut de la planète. Pékin a annoncé jeudi un tassement de l'inflation dans le pays, à 6,1% (sur un an) en septembre contre 6,2% le mois précédent.
Par ailleurs, "les tensions géopolitiques continuent d'apporter une prime de risque (au marché) alors que s'accroissent les tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite", tous deux importants producteurs au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont relevé les experts de JBC Energy.
Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir déjoué un projet d'assassinat visant l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, Abdel Al-Jubeir, un projet "conçu, organisé et dirigé par l'Iran", selon les autorités américaines Téhéran a démenti toute implication.
rp
(AWP / 17.10.2011 06h21)