Le brut limite ses gains à Londres, rechute à New York, la demande pèse
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 111,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de mardi.
Il limitait sa progression après avoir grimpé vers 14H40 GMT jusqu'à 113,00 dollars, son plus haut niveau depuis près d'un mois.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'affichait quant à lui en recul, perdant 44 cents à 85,37 dollars.
"Les prix continuent d'être dominés par la situation macroéconomique" mondiale, commentait Amrita Sen, analyste de Barclays Capital.
"L'appétit (des investisseurs) pour les actifs jugés risqués s'est un peu accru au cours des derniers jours", observait-elle, ce qui a profité aussi bien aux marchés actions qu'aux matières premières.
Ce regain d'optimisme des opérateurs était alimenté par des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a assuré que le renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF) serait bien ratifié d'ici la fin octobre malgré l'échec d'un premier vote en Slovaquie, dernier des 17 pays membres de l'Union monétaire à se prononcer sur le sujet.
Valeur considérée comme sûre, le billet vert a ainsi nettement perdu de la vigueur mercredi, tombant face à l'euro à son niveau le plus faible depuis le 16 septembre: cet affaiblissement rendait plus attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les prix ont cependant effacé leurs gains sur le marché new-yorkais et limitaient leur hausse à Londres, dans un marché digérant des perspectives moroses sur la consommation énergétique mondiale.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi de nouveau révisé à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012 en raison du ralentissement économique, dans son rapport mensuel publié mercredi.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait déjà abaissé ses prévisions de demande mondiale de brut en 2011 et 2012.
Un peu plus tard mercredi, c'est l'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) qui a légèrement abaissé sa prévision de consommation pétrolière mondiale pour l'année prochaine, mettant en avant les incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale.
De plus, pour Olivier Jakob, de Petromatrix, les prix actuellement élevés du brut, au-dessus de 110 dollars, risquent également de "déclencher une nouvelle vague de destruction de la demande".
Cependant, l'AIE "a aussi souligné que la demande pétrolière des derniers mois à progressé à un rythme certes modéré, mais stable, ce qui suggère que nous ne sommes pas dans une reprise de l'activité économique mais pas non plus dans une spirale baissière de la demande" de brut, a tempéré Mme Sen.
Sur le front géopolitique, si la tension montait entre les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et l'Iran, sur fond d'accusation américaine impliquant l'Iran dans un projet d'assassinat de l'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, elle ne devrait pas avoir d'impact sur les cours, notaient de leur côté les analystes de Commerzbank.
En raison d'un jour férié aux Etats-Unis lundi, les chiffres hebdomadaires des réserves américaines d'or noir seront publiés jeudi, et non mercredi, par le département américain de l'Energie (DoE).
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(AWP / 12.10.2011 19h01)