Cinquième séance de hausse d'affilée pour le brut à New York
New York - Les prix du pétrole ont progressé pour la cinquième séance d'affilée mardi à New York, le marché continuant de reprendre confiance dans les perspectives économiques mondiales alors que les dirigeants européens tentent de mettre un terme à la crise de la dette.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 85,81 dollars, en hausse de 40 cents par rapport à la veille.
Les cours, qui affichent une envolée de plus de dix dollars en cinq séances, ont démarré la séance en repli, avant de connaître une journée hésitante, à l'image du marché boursier new-yorkais.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,78 dollar à 110,73 dollars.
"En fin de compte, le pétrole continue d'être soutenu par le message qui nous parvient d'Europe: les gouvernements vont faire tout ce qu'ils peuvent pour stabiliser le système bancaire", a expliqué Bart Melek, de TD Securities.
Le marché se montre "moins inquiet de la possibilité d'un profond ralentissement (économique) dans le monde, en raison des changements de politique en Europe", a-t-il poursuivi, constatant un apaisement de "l'impression de fin du monde" qui avait fait plonger les cours à leur plus bas niveau depuis un an à New York début octobre.
Le marché pétrolier, comme l'ensemble des places financières, est resté suspendu à l'actualité sur le continent européen, les investisseurs retenant leur souffle avant un vote crucial en Slovaquie sur le renforcement du dispositif des pays de la zone euro face à la crise de la dette.
En attendant ce verdict, les intervenants du marché ont été confortés par le feu vert des créanciers de la Grèce (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) au déblocage, prévu "début novembre", d'une nouvelle tranche d'aide financière à Athènes.
"Certains statistiques économiques aux Etats-Unis ont été encourageantes et les nouvelles en Europe indiquent que les dirigeants travaillent à un plan (pour résoudra la crise de la dette, NDLR), cela a permis à un certain optimisme de revenir sur le marché", a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas.
Mais "les inquiétudes persistent. Maintenant que les prix sont revenus à 85 dollars, il en faut plus sur le plan fondamental (offre et demande, NDLR) pour que la hausse se poursuive", a prévenu l'analyste.
Face aux perspectives sombres pour l'économie, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé mardi ses prévisions de demande mondiale de brut en 2011 et 2012 pour le troisième mois d'affilée.
Le cartel évalue désormais à 87,81 millions de barils par jour (mb/j) la demande de brut pour 2011, alors qu'il l'estimait à 87,99 mb/j il y a un mois. Par rapport à 2010, cela représente encore une croissance de 0,88 mb/j.
Pour 2012, il mise sur une demande de 89,01 mb/j, contre 89,26 mb/j annoncés en septembre.
A Londres, le secrétaire général de l'Organisation Abdallah El-Badri a jugé le marché pétrolier "équilibré" et les prix du baril "raisonnables".
Sur le plan de l'offre, une grève des douaniers menaçaient d'interrompre les exportations de brut du Koweït, le troisième pays producteur de l'Opep.
rp
(AWP / 12.10.2011 06h21)