Le marché est "équilibré", retour rapide du brut libyen (Opep)
"Le marché est bien équilibré" entre l'offre et la demande, "et les prix sont raisonnables", a affirmé Abdallah El-Badri à la presse, en marge de la conférence professionnelle Oil & Money, qui se tient tous les automnes dans la capitale britannique.
"Nous ne sommes absolument pas paniqués" par la récente chute des prix du pétrole, a-t-il précisé.
Par ailleurs, "le marché doit se préparer au retour rapide de la production libyenne", même si "cela ne devrait pas avoir un impact majeur sur le marché, qui s'adaptera de lui-même", a-t-il ajouté.
Selon le secrétaire général de l'Opep, dont la Libye est un pays-membre, la production libyenne devrait revenir à son niveau d'avant le conflit d'ici "quinze mois ou moins", mais le pays devrait atteindre 1 million de barils par jour "d'ici à six mois" - confirmant une estimation déjà avancée par l'organisation.
La Libye produisait environ 1,6 million de barils par jour avant l'éclatement en février d'une guerre civile qui a presque entièrement paralysé la production pétrolière du pays jusqu'en août dernier.
La production a repris le mois dernier et dépasse désormais les 350.000 barils par jour, bien que les combats fassent encore rage pour chasser les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi de leurs bastions, a rapporté vendredi le Middle East Economic Survey (MEES).
"Les dommages infligés aux infrastructures pétrolières ne sont pas si importants, et les entreprises agissent rapidement pour redémarrer leur activité", s'est félicité M. El-Badri.
"Notre retour dans le pays est bien plus rapide que ce qu'on avait prévu. En termes de logistiques ou d'infrastructure, tout redémarre plus vite qu'attendu", a confirmé lors de la même conférence Christophe de Margerie, PDG du groupe français Total.
Pour lui aussi, la production libyenne devrait retrouver son niveau d'avant le conflit "d'ici fin 2012".
M. El-Badri s'est en revanche refusé à se prononcer sur la possibilité d'une réduction de l'offre des autres pays producteurs en raison du retour du brut libyen.
L'Opep "va s'adapter à la nouvelle situation en Libye", a-t-il tout de même déclaré, précisant qu'il s'attendaient à ce que la prochaine réunion du cartel, en décembre à Vienne, aboutisse à un consensus.
"Lors de la réunion de juin, nous ne somme pas parvenus à un accord", les pays du Golfe n'ayant pas réussi à convaincre les autres membres sur un relèvement des quotas de production, "mais ce n'est pas la fin du monde, nous nous retrouverons en décembre, et nous examinerons la situation", a noté M. El-Badri.
De nationalité libyenne, Abdallah El-Badri a par ailleurs indiqué qu'il n'accepterait pas le poste de ministre du Pétrole si jamais le nouveau régime du pays le lui proposait.
Sur le front de la demande, en dépit de la morosité des perspectives économiques, "je ne pense pas que nous nous dirigeons vers une récession, on voit en effet les gouvernements (européens et aux Etats-Unis) agir pour stimuler leur économie" et éviter une telle situation, a-t-il indiqué, ce qui devrait ainsi empêcher une chute de la consommation.
jq
(AWP / 11.10.2011 13h16)