Le brut grimpe à plus de 85 dollars à New York
New York - Les prix du pétrole ont de nouveau fortement augmenté lundi à New York, dopés par la volonté de la France et de l'Allemagne de régler la crise de la dette publique en Europe dans les semaines à venir, en commençant par renforcer les banques de la région.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 85,41 dollars, en progression de 2,43 dollars par rapport à vendredi.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 3,07 dollars à 108,95 dollars.
"Le marché reste pris dans la même dynamique en marche depuis plusieurs semaines: la crise de la dette en zone euro. Maintenant qu'une solution semble se profiler pour les semaines à venir, cela ramène du calme sur le marché et de l'espoir concernant les perspectives économiques et de demande", a commenté John Kilduff, d'Again Capital.
Réunis dimanche à Berlin, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont promis une réponse à la crise avant le début novembre et souligné leur accord "complet" sur une recapitalisation des banques.
"Cela a calmé le marché. On va certainement voir du scepticisme émerger mais pour l'instant le marché prend au mot le fait qu'ils aient un accord pour trouver une solution", a estimé M. Kilduff.
Les Bourses européennes ont fini sur de fortes progressions et le dollar a baissé face à l'euro, rendant le brut, libellé en monnaie américaine, plus intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises.
Les cours de l'or noir, qui avaient plongé mardi dernier sous 75 dollars à New York, au plus bas depuis un an, affichent un rebond de plus de dix dollars en moins d'une semaine.
"Le marché continue d'afficher un fort optimisme sur le plan de l'économie, engendré par les chiffres de l'emploi vendredi aux Etats-Unis", qui ont montré une accélération des embauches plus importante que prévu en septembre, a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics.
"Je pense aussi que les stocks de brut ont probablement diminué aux Etats-Unis" sur la semaine écoulée, une diminution de l'offre qui soutient les prix, a-t-il ajouté.
Les dernières statistiques hebdomadaires du gouvernement américain, publiées mercredi, avaient révélé une chute surprise et massive (-4,7 millions de barils) des stocks de brut, qui avait largement contribué à la hausse des cours.
Toujours sur le front de l'offre, l'Arabie saoudite, le plus important producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), a annoncé samedi avoir réduit sa production de brut à 9,39 millions de barils par jour (mbj) en septembre contre 9,8 mbj le mois précédent, a rapporté Dow Jones Newswires.
Les analystes de Barclays Capital ont noté en outre ailleurs une série de perturbations dans la production d'importants pays producteurs, notamment au Nigeria et en Irak où la production du champ de Roumaïla a été interrompue samedi après deux explosions. Elle a retrouvé lundi son niveau normal.
"Même si les inquiétudes macroéconomiques devraient limiter la hausse des prix à court terme, nous pensons que la probabilité d'une progression des cours, une fois les craintes apaisées, est très forte vu les fondamentaux très solides" sur le plan de l'offre et de la demande, ont estimé ces analystes.
rp
(AWP / 11.10.2011 06h21)