Le brut accélère sa hausse, aidé par les déclarations franco-allemandes
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 108,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,98 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 2,71 dollars à 85,69 dollars.
La semaine dernière, les cours du baril avaient plongé sous 75 dollars à New York, au plus bas depuis un an, et sous 100 dollars à Londres avant de rebondir de plus de sept dollars sur les trois dernières séances de la semaine.
"La forte chute des stocks de brut aux Etats-Unis (annoncée mercredi) a dopé la semaine dernière l'enthousiasme des opérateurs, et les prix ont continué de monter vendredi après les chiffres meilleurs qu'attendu" du rapport mensuel sur l'emploi américain, rappelait Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Lundi, l'élan de la semaine précédente se poursuivait et "les déclarations franco-allemandes du week-end sont venues conforter le marché", ajoutait-il.
A la suite d'une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé "des réponses durables, globales et rapides", notamment sur la question d'une recapitalisation des banques, avant la réunion du G20 prévue les 3 et 4 novembre.
Les déclarations franco-allemandes alimentaient un regain d'espoir sur la situation en zone euro et ravivaient l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, contribuant ainsi à faire grimper solidement de concert les places boursières, l'euro et les marchés de matières premières.
Par ailleurs, le vif affaiblissement du dollar face à un euro revigoré rendait encore plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
La prudence pourrait cependant vite revenir parmi les investisseurs.
"Aucun détail sur ces propositions n'a été fourni (...) et elles ne se transformeront pas nécessairement à court terme en mesures effectives. Les pays de la zone euro n'ont pas encore tous adopté l'accord du 21 juillet sur le Fonds de secours européen" avertissait ainsi Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Sur le front de l'offre, l'Arabie saoudite, le plus important producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), a annoncé samedi avoir réduit sa production de brut à 9,39 millions de barils par jour (mbj) en septembre contre 9,8 mbj le mois précédent, a rapporté Dow Jones Newswires.
Les analystes de Barclays Capital notaient de leur côté une série de perturbations dans la production au Nigeria et en Irak, où la production du champ géant de Roumaïla a été interrompue samedi après deux explosions. Elle devait retrouver lundi son niveau normal.
"Même si les inquiétudes macroéconomiques devraient limiter la hausse des prix à court terme, nous pensons que la possibilité d'une progression des cours est très forte vu les fondamentaux très solides" sur le plan de l'offre et de la demande, estimaient ces analystes.
sm
(AWP / 10.10.2011 18h31)