Deuxième séance de rebond pour le brut à New York
New York - Les prix du pétrole ont bondi pour la deuxième séance d'affilée jeudi à New York, sur un marché dynamisé par l'annonce d'une batterie de mesures de soutien aux banques par les autorités monétaires de la zone euro.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 82,59 dollars, en hausse de 2,91 dollars par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 3,00 dollars à 105,73 dollars.
Après être passés mardi sous 75 dollars pour la première fois depuis plus d'un an, les cours avaient déjà repris plus de quatre dollars mercredi, ce qui fait dire à Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric) que le rebond des cours "semble un peu excessif".
"Les inquiétudes par rapport à une propagation (de la crise de la dette) étaient devenues tellement fortes que l'annonce de rachats d'obligations (en Europe pour financer les banques, ndlr) a ramené de la confiance sur le marché", a expliqué l'analyste.
Après un début de séance hésitant, les cours du brut ont décollé après l'annonce par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, de mesures pour assurer le financement du système bancaire de la région, fragilisé par la crise de la dette.
L'institution a ouvert aux banques deux nouvelles lignes de crédit à volume illimité sur un an, une durée exceptionnellement longue, et leur a promis 40 milliards d'euros d'argent frais.
Hors zone euro, la Banque d'Angleterre (BoE) a aussi frappé un grand coup en annonçant l'injection de 75 milliards de livres, l'équivalent de 87 milliards d'euros, pour tenter de relancer l'économie.
Plus généralement, les cours de l'énergie ont été soutenus par "des anticipations que les gouvernements européens vont annoncer un plan pour recapitaliser les banques, de manière à éviter que l'Europe ne tombe en récession, pour que la demande de pétrole se maintienne", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Plusieurs dirigeants européens ont évoqué l'idée d'un plan concerté pour renforcer le capital des banques, impulsant une tonalité positive sur les places boursières.
Autre conséquence de cet accalmie sur le front européen, l'euro a regagné du terrain face au dollar, dont l'affaiblissement tend à tirer les cours des matières premières libellées en monnaie américaine, rendues plus intéressantes pour les acheteurs munis d'autres devises.
Le marché pétrolier new-yorkais reste par ailleurs soutenu par la chute des stocks d'or noir enregistrée la semaine dernière aux Etats-Unis et annoncée mercredi.
"Au moment où l'idée d'un possible affaiblissement de la demande de pétrole dans le monde et aux Etats-Unis constitue un facteur majeur d'influence sur les cours, il est un peu ironique que les dernières statistiques hebdomadaires révèlent la demande la plus forte observée depuis un moment", ont relevé les analystes de Barclays Capital.
rp
(AWP / 07.10.2011 06h21)