Le brut rebondit à l'unisson des Bourses, le marché attend les stocks US
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 101,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,41 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Il avait clôturé mardi sous le seuil des 100 dollars, pour la première fois depuis le 8 février.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 1,91 dollar à 77,58 dollars. Il avait chuté de 1,94 dollar mardi, après avoir glissé à son plus bas niveau depuis septembre 2010.
"Les prix du pétrole avaient dégringolé hier en raison des vives inquiétudes sur la zone euro et l'impact de la crise économique sur la demande énergétique mondiale, mais deux nouvelles rassurantes ont permis au marché de rebondir avec vigueur", soulignait Andrew Matharu, de Westhouse Securities.
D'abord, "les ministres de l'Union européenne se sont mis d'accord sur la nécessité urgente de recapitaliser les banques de la zone euro, et en premier lieu Dexia" dont les déboires avaient ébranlé mardi les investisseurs, a expliqué M. Matharu.
L'idée d'une "approche concertée et coordonnée" pour renforcer les banques est "de plus en plus partagée", même si aucune décision n'a été arrêtée pour le moment, a indiqué le commissaire européen Olli Rehn, dans un entretien au Financial Times, confortant une hausse sensible des places boursières.
"Ces propos très vagues semblent être la principale nouvelle qui a provoqué le rebond des cours du brut" mais au cours des dernières semaines, "les rebonds du pétrole après les déclarations vagues évoquant les rachats par la Chine de dette européenne ou encore de renforcement du Fonds de secours de la zone euro ont tous fait long feu", avertissait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Selon lui, la situation de la zone euro, après la dégradation mardi de l'Italie par l'agence financière Moody's, devrait continuer de préoccuper les investisseurs.
Une seconde nouvelle encourageante était cependant susceptible de conforter également les opérateurs: la fédération professionnelle américaine API a fait état mardi soir d'une chute inattendue et massive de 3,1 millions de barils des stocks de brut américain la semaine dernière, a ajouté M. Matharu.
Le marché surveillera donc attentivement les statistiques officielles du Département américain de l'Energie (DoE) attendues mercredi.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newsires misent au contraire sur une hausse de 700'000 barils des réserves américaines de brut sur la semaine achevée le 30 septembre, ainsi qu'un bond de 1 million de baril des stocks de brut et un repli de 100'000 barils des stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage).
En revanche, les prix du pétrole n'étaient pas parvenus mardi à profiter des troubles en Arabie saoudite, expliquait Olivier Jakob.
En Arabie saoudite, premier producteur d'or noir parmi les pays de l'Opep, des violences confessionnelles ont éclaté, faisant quatorze blessé, dans une localité à majorité chiite de l'Est riche en pétrole.
rp
(AWP / 05.10.2011 13h00)