Le brut termine à son plus bas niveau depuis en un an à New York
répétition de la veille
New York - Les prix du pétrole ont terminé lundi à New York à leur plus bas niveau depuis un an, dans le sillage des marchés boursiers, malgré des chiffres encourageants sur l'activité manufacturière et les ventes d'automobiles aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a perdu 1,59 dollar par rapport à la clôture de vendredi, s'adjugeant à 77,61 dollars. Il faut remonter à septembre 2010 pour retrouver de tels cours à la clôture.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 101,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,05 dollar par rapport à vendredi.
Les cours de l'or noir avaient ouvert en recul sur la place new-yorkaise avant de connaître une brève hausse dans la foulée de l'indice ISM manufacturier, montant jusqu'à 79,64 dollars (soit 44 cents de plus que vendredi).
L'indice des directeurs d'achats du secteur manufacturier a en effet connu une hausse inattendue à 51,6% en septembre (le consensus des analystes tablait sur 50,5%) et les dépenses de construction ont rebondi au mois d'août de 1,4% (contre -0,5% prévu).
Autres indicateurs satisfaisants à propos de l'état de l'économie américaine, les trois grands constructeurs automobiles américains ont enregistré des fortes croissances de vente en septembre: +27% pour Chrysler, +19,8% pour General Motors (GM) et +9,8% pour Ford, poussés notamment par les achats de 4X4 et de pick-up.
Mais "cette rapide hausse (du baril) a été annulée par le repli des Bourses", a relevé Rich Ilczyszyn, de MF Global.
Toujours préoccupées par la situation en Grèce, les Bourses européennes ont toutes terminées en baisse: -1,03% à Londres, -1,85% à Paris, -2,26% à Madrid et -2,28% à Francfort. Et Wall Street évoluait en recul de 2% en fin de séance.
"Les investisseurs redoutent une nouvelle vague de recul des marchés boursiers. Si ça arrive, on pourrait perdre jusqu'à 8 dollars, pour arriver vers 70 dollars (le baril) et donc ils font preuve de beaucoup de prudence", a indiqué M. Ilczyszyn.
A l'origine de ce nouveau recul: l'annonce surprise dimanche par Athènes que le déficit public grec serait ramené à 8,5% du PIB en 2011, contre un objectif initial de 7,4%.
Cet aveu a été fait alors que les ministres des Finances de l'Union monétaire (Eurogroupe) devaient se réunir lundi soir afin d'avancer sur la mise en oeuvre du second plan d'aide à Athènes. Mardi, ce sera au tour des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne de se pencher sur le cas grec.
"Les (investisseurs) américains sont très préoccupés par l'exposition des banques (américaines) à la situation en Grèce et réclament davantage d'informations sur le bilan des banques européennes", a fait remarquer Phil Flynn, de PFG Best Research.
De manière générale, les marchés redoutent un recul mondial de la demande, entre la situation en Europe et le ralentissement de l'activité en Chine.
Une faillite d'Athènes signifierait "beaucoup d'austérité en Grèce, ce qui engendrerait une chute de la demande, pas seulement dans ce pays, mais aussi dans d'autres pays européens, et donc un affaiblissement de l'économie et un recul mondial de la demande", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Le dossier de la dette souveraine grecque "va rester l'actualité la plus suivie cette semaine jusqu'à la publication des chiffres de l'emploi de septembre vendredi", a-t-il estimé.
"Le marché ne s'attend pas à un rebond (des créations d'emplois) et quand on regarde autour de nous, on peut s'attendre à encore plus de pertes d'emploi dans le secteur public, ce qui va continuer à peser sur la demande", a-t-il conclu.
rp
(AWP / 04.10.2011 06h21)