Le brut baisse, reflet de la morosité des Bourses et du dollar raffermi
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 101,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,01 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Il est descendu un peu plus tôt jusqu'à 101,12 dollars, son plus bas niveau depuis début août.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,18 dollar à 78,02 dollars.
Les cours du pétrole creusaient leurs pertes après avoir plongé vendredi de près de 3 dollars à New York et de 1,19 dollar à Londres.
Les marchés pétroliers, tout comme les Bourses européennes, pâtissaient lundi des inquiétudes persistantes des investisseurs sur la zone euro, à quelques heures d'un nouvel examen par les ministres des Finances de l'Eurogroupe des progrès du gouvernement grec pour redresser la barre.
Athènes a annoncé dimanche que le déficit public grec sera ramené à 8,5% du PIB en 2011, un chiffre bien mois bon que l'objectif de 7,4% du PIB fixé initialement dans la loi pluriannuelle votée en juin.
"On est reparti pour une autre semaine de forte volatilité. Le vote allemand de la semaine dernière (sur un élargissement du Fonds de secours européen) n'a rien changé aux difficultés de la zone euro", observait David Hufton, analyste chez le courtier PVM.
"Le problème est que même la mise en place par la zone euro d'un élargissement plus crédible (c'est-à-dire plus important, ndlr) du Fonds de secours ne résoudra pas le problème fondamental des déficits" en Europe, soulignait-il.
Dans ce contexte, les investisseurs se détournaient des actifs plus risqués, comme les matières premières, pour privilégier les valeurs refuges tel le dollar, qui grimpait à son plus haut niveau depuis janvier face à l'euro.
Ce renchérissement du dollar contribuait à la chute des prix du baril, rendant encore moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les opérateurs restaient par ailleurs minés par les perspectives de croissance moroses et les doutes sur la solidité de la demande énergétique mondiale, dans les pays industrialisés comme pour "les économies émergentes, qui se débattent avec les tensions inflationnistes et les ralentissements de leur production manufacturière", notait M. Hufton.
La salve d'indicateurs négatifs publiée vendredi avait à cet égard alarmé les opérateurs.
Aux Etats-Unis, les dépenses de consommation ont ainsi nettement ralenti en août alors que les revenus des ménages baissaient pour la première fois depuis octobre 2009 - le plus fort repli mensuel du pouvoir d'achat des Américains depuis deux ans.
En Chine, second consommateur mondial du brut, l'activité manufacturière s'est légèrement contractée en Chine en septembre pour le troisième mois consécutif, selon un indice publié vendredi par la banque HSBC.
cha
(AWP / 03.10.2011 13h05)