Crise de la dette en Europe et demande mondiale pèsent sur le brut
New York - Les prix du pétrole ont fini en forte baisse vendredi à New York, le baril repassant sous les 80 dollars, dans un marché toujours dominé par les craintes suscitées par la crise de dette en zone euro et par la vigueur de la demande mondiale.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a perdu 2,94 dollars, clôturant sur le New York Mercantile Exchange à 79,20 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a clôturé à 102,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,19 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
"Le marché a réagi à la baisse de l'activité manufacturière en Chine et aux interrogations persistantes sur la capacité ou non des Européens à garder la crise grecque sous contrôle", a résumé Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates.
"Ce qui se passe dans le marché pétrolier ressemble un peu à un film où la même journée ne fait que recommencer perpétuellement: un jour les cours chutent, le lendemain ils rebondissent, puis chutent encore, etc., etc.", a décrit Matt Smith, analyste chez Summit Energy.
"Le marché continue à être affecté par la grande incertitude en Europe, cette incertitude qui engendre tant de volatilité", a-t-il ajouté.
Les cours du baril avaient été soutenus jeudi par l'approbation au Parlement allemand du renforcement du Fonds de secours européen (FESF) aux pays en difficultés, destiné notamment à éviter une faillite de la Grèce.
Mais l'optimisme des investisseurs sur la gestion de la crise en zone euro a été de courte durée. Nombre d'observateurs estiment désormais que, même renforcé, le FESF reste insuffisant pour contenir la contagion de la crise grecque, un jugement entraînant un repli des cours de l'or noir, à l'unisson des places boursières européenne.
Et les perspectives mondiales continuent à être moroses, pesant sur les demandes d'or noir.
"La plupart des réactions actuelles du pétrole sont simplement dictées par le même climat économique de peur qui secoue toutes les autres catégories d'actifs", ont résumé les économistes de Barclays Capital.
En particulier l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur d'or noir, s'est légèrement contractée en septembre, pour le troisième mois consécutif, selon un indice définitif publié vendredi par la banque HSBC.
"Et aux Etats-Unis les dépenses des ménages ont ralenti en août et la croissance reste faible, ce qui entraîne une demande moins importante", a souligné M. Lipow.
Les dépenses de consommation des ménages américains ont progressé en août de 0,2% par rapport à juillet, après avoir bondi de 0,7% en juillet. Compte tenu d'une inflation de 0,2% en glissement mensuel, la consommation a stagné en termes réels au mois d'août.
"Les prix devraient rester stables la semaine prochaine jusqu'à vendredi: tout le marché attend les chiffres du chômage ce jour-là", a noté M. Lipow.
rp
(AWP / 03.10.2011 06h21)