Recul des prix, inquiétudes sur la zone euro et sur la demande mondiale
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 103,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 83 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,49 dollar à 80,65 dollars.
Après avoir rebondi jeudi, les prix perdaient à nouveau du terrain. "La volatilité reste forte, des conditions macroéconomiques toujours aussi incertaines" et le regain d'optimisme des opérateurs sur la zone euro s'émousse, commentait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Les prix avaient été soutenus jeudi par l'approbation au Parlement allemand du renforcement du Fonds de secours européen (FESF) aux pays en difficultés, destiné notamment à éviter une faillite de la Grèce.
Mais l'optimisme des investisseurs sur la gestion de la crise de la dette a été de courte durée. Nombre d'observateurs estiment que, même renforcé, le FESF reste insuffisant pour contenir la contagion de la crise grecque: un jugement qui a alimenté un repli des Bourses à l'unisson des marchés de matières premières.
"Les inquiétudes toujours vives sur les perspectives de la demande mondiale, sur fond d'indicateurs économiques moroses, n'encourageaient pas non plus à la prise de risques", ajoutait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
Ainsi, l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, s'est légèrement contractée en septembre, pour le troisième mois consécutif, selon un indice publié vendredi par la banque HSBC.
Aux Etats-Unis, les dépenses de consommation ont quant à elles nettement ralenti en août alors que les revenus des ménages baissaient pour la première fois depuis octobre 2009 - le plus fort repli mensuel du pouvoir d'achat des Américains depuis deux ans.
Dans ce contexte, deux statistiques américaines plus encourageantes (révision à la hausse de l'indice de confiance des consommateurs établi par l'université du Michigan et accélération de l'activité économique dans la région de Chicago en septembre) ne sont pas parvenues à rasséréner les opérateurs.
"Alors que la production s'accroît", stimulée par une augmentation de l'offre de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) en raison du redémarrage de la production libyenne, "les signaux d'un ralentissement de la demande se multiplient", observaient les analystes de Commerzbank.
L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a ainsi révisé en baisse jeudi ses estimations de la demande américaine de brut en juillet: celle-ci a enregistré une baisse de 4% sur un an, son plus fort repli depuis octobre 2009.
La banque américaine Morgan Stanley n'a pas contribué à rassurer le marché, en abaissant ses prévisions de prix du baril de Brent, tablant sur un cours moyen de 100 dollars sur l'année 2012, contre 130 dollars auparavant, en raison de l'affaiblissement de la croissance mondiale.
ds
(AWP / 30.09.2011 18h46)