Le brut hésite, les doutes sur la zone euro minent l'optimisme du marché
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 103,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 12 cents à 82,02 dollars.
"La volatilité reste forte, des conditions macroéconomiques toujours aussi incertaines" et l'enthousiasme des opérateurs s'émoussait, commentait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Les cours du baril avaient été soutenus jeudi par l'approbation au Parlement allemand du renforcement du Fonds de secours européen (FESF) aux pays en difficultés, destiné notamment à éviter une faillite de la Grèce.
Ils avaient ensuite conforté leur progression après une révision en hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre et une chute des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine dernière.
Mais l'optimisme des investisseurs sur la gestion de la crise en zone euro faisait long feu, et les cours du baril se repliaient à l'unisson des places boursières européens, de nombreux commentateurs estimant que, même renforcé, le FESF reste insuffisant pour contenir la contagion de la crise grecque.
Par ailleurs, la morosité des perspectives économiques mondiales, continuaient de peser sur le moral des investisseurs.
"Alors que la production s'accroît", stimulée par une augmentation de l'offre de l'OPEP (Organisation des pays producteurs de pétrole) en raison du redémarrage de la production libyenne, "les signaux d'un ralentissement de la demande se multiplient", observaient les analystes de Commerzbank.
L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a ainsi révisé en baisse jeudi ses estimations de la demande américaine de brut en juillet : celle-ci a enregistré une baisse de 4% sur un an, son plus fort repli depuis octobre 2009.
Autre signe de nature à exacerber la prudence des opérateurs : l'activité manufacturière en Chine, deuxième pays consommateur de brut, s'est légèrement contractée en septembre, pour le troisième mois consécutif, selon un indice définitif publié vendredi par la banque HSBC.
La banque américaine Morgan Stanley n'avait pas contribué à rassuré le marché, abaissant jeudi ses prévisions de prix du baril de Brent, tablant sur un cours moyen de 100 dollars sur l'année 2012, contre 130 dollars auparavant, en raison de l'affaiblissement de la croissance mondiale.
sm
(AWP / 30.09.2011 13h06)