Le brut poursuit son rebond à New York
New York - Les prix du pétrole ont terminé en hausse à New York dans un marché encouragé par des statistiques sur l'économie américaine et par les avancées en Europe sur le front de la crise de la dette qui laissent espérer une hausse de la demande.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a gagné 93 cents à 82,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange où il avait ouvert en hausse de plus de deux dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a fini en effaçant la majorité des gains de la journée, se négociant à 103,95 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, contre 103,81 à la clôture de mercredi.
"Ca a été une bonne journée, on a poursuivi le rebond d'hier. Le vote allemand a donné le ton, puis on a eu des prévisions de PIB meilleures qu'attendues", a résumé Phil Flynn, analyste chez PFG Best Research.
La fin de la séance a toutefois été marquée "par le désengagement des investisseurs les plus sceptiques, ce qui a ramené le brut autour de 82 dollars, toujours en hausse, mais pas autant qu'espéré", ont noté les analystes de BMO Capital Markets.
Les marchés ont salué dans leur ensemble le vote du Parlement allemand autorisant une hausse de la contribution de Berlin au Fonds européen de stabilité financière (FESF), destiné à aider les pays de la zone euro en difficulté.
"Mais aussi, je crois que les ventes (de la semaine dernière) ont été exagérées, il y a un rattrapage" qui s'opère, a fait valoir M. Flynn.
Les cours s'étaient effondrés de plus de huit dollars la semaine dernière sur le marché new-yorkais, renouant avec leurs plus faibles niveaux en plus d'un mois. Après avoir grignoté quelques cents, les prix avaient clairement rebondi mardi.
"Après les importantes corrections des derniers jours dans le secteur des matières premières, le marché cherchait des bons chiffres pour rebondir, qu'il ne trouvait pas: il les a enfin eus", a souligné Bart Melek, stratégiste en chef de TD Securities, à propos des statistiques américaines.
Le département américain du Commerce a revu jeudi en hausse de 0,3 point, à 1,3% en rythme annualisé par rapport aux trois mois précédents, son estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre. Les analystes tablaient pour leur part sur un PIB en hausse de 1,2%.
Les nouvelles inscriptions au chômage en une semaine aux Etats-Unis ont par ailleurs chuté à leur plus bas niveau depuis début avril.
"Il n'y a pas de quoi devenir fou de joie, mais on peut se réjouir que ce soit meilleur qu'attendu", a relevé M. Melek.
Le marché a digéré en outre le rapport hebdomadaire des autorités américaine sur l'évolution des réserves pétrolières des Etats-Unis. Le premier pays consommateur d'or noir a enregistré une hausse des stocks de brut nettement plus importante que prévue (+1,9 million de barils la semaine dernière, après avoir chuté d'environ 18 millions de barils sur les trois semaines précédentes). Ceux d'essence (+800'000 barils) et de produits distillés (+100'000 barils) ont également progressé.
Pour les analystes de Barclays, "le marché pétrolier reste pris entre deux influences contraires qui s'intensifient".
D'un côté, écrivent-ils, l'or noir est soumis à la pression des marchés boursiers qui sont confrontés à l'instabilité économique et à l'incertitude causée par les problèmes budgétaire.
De l'autre, les doutes persistent sur l'offre mondiale, sans que les pays producteurs de l'Opep ne fournissent d'éléments susceptibles de rassurer.
rp
(AWP / 30.09.2011 06h21)