Le brut grimpe, dopé par le vote allemand et des indicateurs américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 105,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,89 dollar à 83,10 dollars.
"Les cours du baril ont nettement rebondi dès ce matin, aidés par un certain affaiblissement du dollar et surtout par le vote positif en Allemagne: les craintes sur la zone euro ont marqué le pas et un vent d'optimisme a balayé les marchés", commentait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le Parlement allemand a adopté jeudi à une très large majorité l'élargissement du Fonds de secours aux pays en difficulté de la zone euro (FESF), une mesure décidée par les responsables européens le 21 juillet et qui doit contribuer notamment à sauver la Grèce de la faillite.
Les prix du pétrole ont ensuite conforté leurs gains après la publication de deux indicateurs meilleurs qu'attendu aux Etats-Unis.
Le département américain du Commerce a revu en hausse sensible son estimation de la croissance américaine au deuxième trimestre, tandis que les nouvelles inscriptions au chômage en une semaine aux Etats-Unis ont chuté à leur plus bas niveau depuis début avril.
"Après les importantes corrections des derniers jours dans le secteur des matières premières, le marché cherchait des bons chiffres pour rebondir, qu'il ne trouvait pas: il les a enfin eus", a commenté Bart Melek, stratégiste en chef de TD Securities.
Mais le marché restait cependant volatil, et "les échanges devraient rester dominés par une grande nervosité, tant que des solutions claires et sérieuses pour résoudre durablement la crise de la zone euro n'auront pas été trouvées", avertissait Mme Sokou.
"Il y a un mot pour qualifier ces mouvements saccadés des prix du pétrole, de plusieurs dollars à la hausse ou à la baisse, qui s'alternent jour après jour: ils sont simplement erratiques, ils n'ont que peu à voir avec les fondamentaux des marchés pétroliers et suivent le reste des marchés financiers", jugeait de son côté David Hufton, analyste du courtier PVM.
Selon lui, le regain de confiance des investisseurs pourrait vite s'estomper face aux incertitudes et aux divergences affichées par les responsables européens sur la question d'un renforcement supplémentaire du FESF.
Par ailleurs, si le Brent reste soutenu par les perturbations de la production en mer du Nord (en raison de difficultés techniques) et au Nigeria, la morosité des perspectives économiques pèse toujours sur le marché, prévenait l'analyste de PVM.
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté nettement plus que prévu (+1,9 million de barils) la semaine dernière, après avoir chuté sur les trois semaines précédentes, selon les statistiques publiées mercredi du département américain de l'Energie - témoignant du ralentissement persistant de la demande.
De son côté, la banque américaine Morgan Stanley a abaissé ses prévisions de prix du baril de Brent, tablant sur un cours moyen de 100 dollars sur l'année 2012, contre 130 dollars auparavant, en raison d'un affaiblissement de la croissance mondiale attendu au premier semestre.
rp
(AWP / 29.09.2011 18h31)