Le brut finit sur un bond de quatre dollars à New York
New York - Les prix du pétrole ont bondi mardi à New York, profitant de l'optimisme des marchés financiers qui spéculent sur l'adoption de mesures plus musclées pour contrer la crise de la dette qui empoisonne la zone euro.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 84,45 dollars, en hausse de 4,21 dollars par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a pris 3,20 dollars à 107,14 dollars.
Les cours s'étaient effondrés de plus de huit dollars la semaine dernière sur le marché new-yorkais, renouant avec leurs plus faibles niveaux en plus d'un mois. Après avoir repris quelques cents lundi, ils ont franchement rebondi mardi.
"L'appétit pour le risque est de retour dans les matières premières", a constaté Matt Smith, de Summit Energy.
Le marché est "optimiste quant à la détermination des Européens à intensifier leur effort pour éviter tout défaut de la Grèce et une contagion" de la crise, a-t-il ajouté.
Les places boursières européennes ont été dopées mardi par l'espoir d'une action politique énergique pour enrayer la crise, les marchés spéculant notamment sur une intervention pour muscler le FESF, le Fonds de secours européen.
La chancelière allemande Angela Merkel a par ailleurs reçu le Premier ministre grec Georges Papandréou à Berlin et affirmé vouloir "une Grèce forte dans la zone euro".
Wall Street suivait les places européennes en forte hausse en fin de séance.
Le marché pétrolier "monte avec le marché boursier. Il y a des spéculations sur le fait qu'on serait proche d'un accord en zone euro", a observé Phil Streible, de MF Global.
"Il y a beaucoup de spéculations, de déclarations, mais je n'ai rien vu de totalement solide", a-t-il tempéré.
Selon cet analyste, les cours ont monté plus nettement à New York qu'à Londres en raison des arbitrages des opérateurs entre ces deux marchés car "des informations indiquent que de nouveaux champs pétroliers libyens vont commencer à envoyer (du brut) dans les deux prochaines semaines".
Le Brent, plus sensible à la situation du marché européen, s'est envolé au printemps sous l'effet des affrontements en Libye, qui ont paralysé les exportations du pays. Les courtiers achetaient alors du brut sur le marché londonien au détriment du brut texan échangé à New York.
Maintenant que le colonel Mouammar Kadhafi est en fuite et que la production d'hydrocarbures redémarre timidement, les opérateurs "ont besoin de vendre du brent et acheter du brut texan", a expliqué Phil Streible.
Commerzbank a toutefois mis en garde contre tout triomphalisme des tenants d'une hausse des cours: "les risques de contraction de l'économie et de la demande en pétrole n'ont pas disparu dans la nuit, donc une nouvelle chute des prix ne peut pas être écartée".
rp
(AWP / 28.09.2011 06h21)