Le brut finit sous 80 dollars à New York
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole ont poursuivi leur dégringolade vendredi à New York, incapables de rebondir après l'effondrement de la veille alors que les marchés s'angoissent de plus en plus face au risque de retour de la récession aux Etats-Unis et en Europe.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé à 79,85 dollars, en baisse de 66 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,52 dollar à 103,97 dollars.
Les cours, qui avaient déjà chuté de plus de cinq dollars jeudi, sont tombés vendredi, dans les échanges électroniques précédant la séance, à 77,55 dollars sur le marché new-yorkais, leur plus bas niveau depuis plus d'un mois. Ils ont réduit leurs pertes au cours de la journée.
"On a observé quelques tentatives de rebond mais à chaque fois que les cours sont passés en territoire positif, les ventes ont repris. Ce sont vraiment l'incertitude, la nervosité et les trépidations du marché qui coupent tout élan", a commenté Matt Smith, de Summit Energy.
"L'impression générale, c'est qu'après la chute (de jeudi), rien n'a été résolu, on n'a rien appris de nouveau (ce vendredi) et donc personne ne veut procéder à des achats avant le week-end, vu les incertitudes", a-t-il ajouté.
Les investisseurs continuent de s'inquiéter de voir la zone euro s'enfoncer dans la crise de la dette, et du ralentissement économique aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir, où la banque centrale a souligné mercredi les risques qui menacent la reprise.
Les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents du G20, réunis à Washington, se sont engagés à "apporter une réponse internationale forte et coordonnée" à la crise.
Un membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, Ewald Nowotny, a par ailleurs suggéré que l'institution "pourrait réintroduire des opérations de refinancement à un an pour les banques", selon des informations de presse, ce qui a permis aux Bourses européennes de rebondir.
Mais le marché pétrolier "ne montre pas beaucoup de confiance", a estimé Phil Flynn, de PFG Best.
"Ce n'est pas comme s'il y avait des mauvaises nouvelles: le marché continue de broyer du noir face aux mauvaises nouvelles qu'on connaissait déjà. Les échanges sont dictés par la peur, pas par la logique", a-t-il ajouté.
Sur le front de l'offre, le groupe français Total a annoncé qu'il avait repris "ce vendredi" la production sur une plateforme au large de la Libye, ce qui fait de lui la première compagnie étrangère à rouvrir le robinet d'or noir libyen depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Pour les analystes de Barclays Capital, la chute des prix ces derniers jours (plus de huit dollars le baril sur la semaine à New York) est "sans rapport avec les fondamentaux" de l'offre et de la demande.
"Vu les incertitudes macroéconomiques, même si les perspectives de demande continuent de s'assombrir, l'offre est dans une situation difficile si l'on prend en compte les problèmes techniques, géopolitiques et structurels des pays non membres" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont-ils expliqué.
rp
(AWP / 26.09.2011 06h21)