La chute s'accélère, le baril dégringole de 5 dollars
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 105,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 4,71 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance chutait de 5,22 dollars à 80,70 dollars.
Des deux côtés de l'Atlantique, les cours du baril évoluaient à leurs plus bas niveaux depuis plus d'un mois, à l'issue d'un plongeon spectaculaire.
"Cette belle dégringolade s'explique en partie par la débâcle des places boursières, et de l'ensemble des marchés financiers, après les commentaires très décevants du comité de politique monétaire de la Fed mercredi", a expliqué à l'AFP Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
La banque centrale a certes annoncé mercredi son intention de vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor, afin de tenter de faire baisser les taux d'intérêt à long terme, mais elle a également insisté sur les "risques importants" pour la reprise américaine.
"Des opérateurs ont été déçus ou ont trouvé que la Fed n'allait pas assez loin (...) Puisque les taux longs de la Fed sont déjà quasi-nuls, l'impact va être négligeable", commentait Peter Beutel, analyste chez Cameron Hanover.
A contrario, "les remarques pessimistes" de l'institution noircissent encore un peu plus un tableau déjà très morose de l'économie mondiale, a-t-il ajouté. Et ce, alors que le Fond monétaire international (FMI) avait déjà abaissé mardi ses prévisions de croissance des économies développées.
La contraction de l'activité manufacturière en septembre en Chine, deuxième pays consommateur de brut dans le monde, n'était pas non plus pour rassurer le marché.
Dans ce contexte de forte incertitude, les investisseurs se désengageaient massivement des actifs jugés risqués, faisant plonger de concert Bourses et prix des matières premières, tandis que le dollar, toujours considéré comme une devise sûre, grimpait nettement, au plus haut depuis huit mois face à l'euro.
Or, "le fort raffermissement du dollar entretient la pression sur les prix du pétrole", en rendant encore moins attractifs les prix du brut libellés dans la monnaie américaine, observait M. Kryuchenkov.
En revanche, alors que l'écart entre Brent londonien et WTI new-yorkais, les deux prix de référence, se creusait à nouveau autour de 25 dollars, le Brent "reste soutenu à court terme par les tensions sur l'offre", tempérait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"La production de brut en mer du Nord est très tendue", en raison de difficultés techniques au sortir d'une période de maintenance des plateformes, tandis que se poursuivent "les perturbations sur les approvisionnements du Nigeria", où Shell avait récemment déclaré la force majeure sur ses installations, et que "le redémarrage de l'offre libyenne reste incertain", expliquait M. Petersson.
ds
(AWP / 22.09.2011 19h06)