Dégringolade de plus de 3 dollars, à l'unisson des places boursières
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 107,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 2,57 dollars par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance chutait de 3,02 dollars à 82,90 dollars.
Les cours du baril creusaient leurs pertes, évoluant à leurs plus bas niveau depuis un mois des deux côtés de l'Atlantique, pâtissant du vif regain de nervosité sur les marchés financiers après les annonces de la banque centrale américaine (Fed).
L'institution a certes annoncé mercredi son intention de vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor, afin de tenter de faire baisser les taux d'intérêt à long terme, mais elle a également insisté sur les "risques importants" pour la reprise américaine.
"Des opérateurs ont été déçus ou ont trouvé que la Fed n'allait pas assez loin (...) Puisque les taux longs de la Fed sont déjà quasi-nuls, l'impact va être négligeable", commentait Peter Beutel, analyste chez Cameron Hanover.
Selon lui, "la vive réaction des marchés peut s'expliquer par les commentaires pessimistes de la banque centrale sur l'économie mondiale, pas vraiment robuste" et qui apparaît aux yeux des investisseurs "encore plus morose que ce qu'ils espéraient".
Dans ce contexte de forte nervosité, Bourses et prix des matières premières plongeaient de concert, tandis que le dollar, toujours considéré comme une devise sûre, grimpait nettement, se hissant ainsi à son plus haut niveau depuis sept mois face à l'euro.
Ce renchérissement du billet vert rendait d'autant moins attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Annoncée mercredi, la baisse spectaculaire des stocks américains de brut sur la semaine dernière (la plus forte chute depuis neuf mois) n'aura donc apporté qu'un soutien très éphémère aux marchés pétroliers.
Elle s'expliquait par "un recul des importations, une cadence accrue des raffineries et les effets à retardement des perturbations de la production dans le golfe du Mexique" après le passage de tempêtes tropicales, autant d'effets qui devraient rester temporaires, avertissaient les experts de Commerzbank.
En revanche, alors que l'écart entre Brent londonien et WTI new-yorkais, les deux prix de référence, se creusait à nouveau autour de 25 dollars, le Brent "reste soutenu à court terme par les tensions sur l'offre", observait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
"La production de brut en mer du Nord est très tendue", en raison de difficultés techniques au sortir d'une période de maintenance des plateformes, tandis que se poursuivent "les perturbations sur les approvisionnements du Nigeria", où Shell avait récemment déclaré la force majeure sur ses installations, et que "le redémarrage de l'offre libyenne reste incertain", expliquait M. Petersson.
jq
(AWP / 22.09.2011 13h01)