Le brut termine en baisse à New York après les annonces de la Fed
New York - Les prix du baril de pétrole ont terminé en baisse mercredi à New York, dans le sillage de Wall Street qui a accueilli négativement la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) d'adopter de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre a terminé en recul d'un dollar à 85,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait ouvert en baisse de 14 cents, puis avait rebondi à la hausse après des chiffres des stocks montrant un net recul des réserves américaines.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 110,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lâchant 18 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Compte tenu de la mauvaise santé de l'économie américaine, dont le taux de chômage stagne à 9% et le taux de croissance peine à dépasser celui de l'inflation, les marchés attendaient avec impatience la réunion de la Fed.
La banque centrale a annoncé son intention de vendre d'ici à la fin juin 2012 pour 400 milliards de dollars de bons du Trésor et en racheter pour un montant identique avec une maturité plus longue, afin de tenter de faire baisser les taux d'intérêt à long terme.
Le marché avait parié sur cette mesure appelée "Opération twist".
L'institution a en outre décidé de maintenir quasi le taux directeur "jusque mi 2013" si les conditions l'imposent.
Ces mesures ont été accueillies négativement par la Bourse de New York: à la clôture du marché pétrolier, le Dow Jones et le Nasdaq s'orientaient en nette baisse.
"On s'attendait au +twist+, donc il y a une petite déception", a commenté à l'AFP Phil Flynn, analyste chez PFG Best Research.
"L'attention de la journée reposait sur ce que la Fed allait dire: elle n'a rien annoncé d'inattendu, on espérait quelque chose de plus, de surprenant", a abondé Matt Smith, de Summit Energy. "Le marché n'avait finalement rien pour repartir à la hausse".
Les cambistes ont par contre salué les mesures de la Fed, achetant davantage de dollars, ce qui entrainait l'enchérissement du billet vert face à l'euro. "Cela ajoute une pression à la baisse" sur les cours du brut libellés en billets américains, a remarqué M. Smith.
Autre élément expliquant le recul du pétrole, selon Phil Flynn: l'abaissement par l'agence Moody's des notations de Bank of America, Wells Fargo et Citigroup. "On aurait eu une bien meilleure réaction du marché si les banques n'avaient pas eu leurs notes de crédits dégradées", a souligné l'analyste. "Ca a ajouté une touche négative".
M. Flynn a minimisé en outre l'impact du rapport officiel hebdomadaire sur les stocks, qui a fait état d'une baisse de 7,3 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 16 septembre.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse de seulement 900'000 barils.
"On devrait retrouver des niveaux normaux la semaine prochaine", a assuré Phil Flynn.
Les stocks de brut avaient déjà enregistré une chute importante de plus de dix millions de barils lors des deux semaines précédentes, marquées par le passage de plusieurs tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique, zone qui produit le quart de l'or noir américain.
"La production est revenue à la normale" après les interruptions entraînées par les tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique fin août et début septembre, mais "cela a pu être compensé partiellement par une baisse des importations américaine de brut et une sérieuse accélération de la cadence des raffineries", ce qui a accru leur utilisation de brut, a relevé Christophe Barret, analyste du Crédit Agricole-CIC.
rp
(AWP / 22.09.2011 06h21)