Le brut rebondit, après nouveau plongeon des stocks de brut américains
Vers 16H00 GMT/18h00 HEC, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 112,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 1,56 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 62 cents à 87,54 dollars.
"Les cours du pétrole évoluaient en recul après l'ouverture du marché new-yorkais, plombés par les inquiétudes sur la croissance économique mondiale, le repli des Bourses et un léger renchérissement du dollar", qui rendait moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, a expliqué Michael Hewson, analyste du courtier CMC.
"Mais ils ont promptement effacé leurs pertes après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui ont montré une chute spectaculaire des stocks de brut", a-t-il poursuivi.
Le DoE a ainsi fait état d'une baisse de 7,3 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 16 septembre, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse de seulement 900'000 barils.
"La production est revenue à la normale" après les interruptions entraînées par les tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique fin août et début septembre, mais "cela a pu être compensé partiellement par une baisse des importations américaine de brut et une sérieuse accélération de la cadence des raffineries", ce qui accroît leur utilisation de brut, notait Christophe Barret, analyste du Crédit Agricole-CIC.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont diminué de 900'000 barils; mais les stocks d'essence ont à l'inverse progressé de 3,3 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une hausse moindre de ces stocks.
"La demande apparente d'essence reste faible", commentait M. Barret.
Par ailleurs, "les prévisions moroses du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance mondiale, une lecture vraiment déprimante, ont tendance à peser sur les cours du baril", en mettant en exergue les perspective d'une demande énergétique en berne dans les pays industrialisés, observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le FMI a nettement abaissé mardi ses prévisions de croissance pour 2011 et 2012 aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, comme en zone euro, toujours empêtrée dans une crise de la dette qui menace de se propager et qui continue d'inquiéter grandement les opérateurs.
Dans cet environnement volatil, les opérateurs gardaient les yeux tournés vers la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'institution achève ce mercredi une réunion de politique monétaire de deux jours, à l'issue de laquelle elle devrait choisir ou non d'accroître son soutien à l'économie des Etats-Unis - une décision qui pourrait conforter le rebond des prix du baril.
Des mesures d'assouplissement monétaire, susceptibles de diluer la valeur du dollar, "pourraient alimenter les investissements spéculatifs vers les matières premières, avant même d'avoir un effet sur la croissance économique" des Etats-Unis, expliquait M. Hufton.
rp
(AWP / 21.09.2011 18h36)