Le brut hésite, le marché prudent avant la Fed et les stocks américains
Vers 10H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 110,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 24 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 43 cents à 86,49 dollars.
Après avoir lourdement chuté lundi et rebondi mardi, "les prix du pétrole continuent d'évoluer suivant d'imprévisibles fluctuations", tiraillés entre des facteurs contradictoires, commentait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"D'un côté, les prévisions moroses du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance mondiale, une lecture vraiment déprimante, ont tendance à peser sur les cours du baril", en mettant en exergue les perspective d'une demande énergétique en berne dans les pays industrialisés, soulignait-il.
Le FMI a nettement abaissé mardi ses prévisions de croissance pour 2011 et 2012 aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, comme en zone euro, toujours empêtrée dans une crise de la dette qui menace de se propager et qui continue d'inquiéter grandement les opérateurs.
Les chiffres, publiés mardi soir, par la fédération professionnelle américaine API n'étaient pas pour rasséréner les opérateurs : elle a estimé que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient bondi de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 16 septembre.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le rapport officiel du Département américain de l'Energie (DoE), attendu mercredi, devrait quant à lui faire état d'un recul de 900'000 barils des stocks de brut, et d'une hausse de 1 million de barils à la fois pour les stocks d'essence et pour ceux de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage).
"Etant donné qu'il n'y a plus de nouveaux ouragans perturbant la production d'hydrocarbures" dans le golfe du Mexique, et que "la demande d'essence aux Etats-Unis est toujours affaiblie", "une nouvelle baisse des stocks d'essence et de brut est improbable", estimaient de leur côté les experts de Commerzbank.
D'un autre côté, "le marché pétrolier reste cependant "soutenu par la possibilité de mesures de relance de la Réserve fédérale américaine (Fed)", ajoutait David Hufton.
La Fed termine ce mercredi une réunion de politique monétaire de deux jours, à l'issue de laquelle elle devrait décider ou non d'accroître son soutien à l'économie des Etats-Unis.
Les analystes s'attendent à ce que l'institution décide de lancer une opération permettant d'abaisser les taux d'intérêts à long terme pour relancer l'activité sans toucher aux taux d'intérêts à court terme.
"Cela pourrait alimenter les investissements spéculatifs vers les matières premières, avant même d'avoir un effet sur la croissance économique" des Etats-Unis, expliquait M. Hufton.
De telles mesures de la Banque centrale sont susceptibles de diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
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(AWP / 21.09.2011 12h31)