Le brut termine en hausse à New York, les marchés parient sur la Fed
New York - Les prix du pétrole ont terminé en hausse mardi à New York dans un marché convaincu que la Réserve fédérale américaine (Fed) va annoncer des mesures favorisant la reprise et donc l'investissement dans les matières premières.
Le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a gagné 1,19 dollar à 86,89 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 110,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange, progressant de 1,40 dollar par rapport à la clôture de lundi.
"C'est un renversement complet par rapport à hier", a commenté Matt Smith, de Summit Energy.
"Il y a beaucoup d'attentes par rapport aux annonces de la Réserve fédérale demain (mercredi) et c'est pour cela que les matières premières sont à la hausse", a-t-il ajouté.
Le baril de pétrole avait terminé en forte baisse lundi à New York, pénalisé par les marchés boursiers, le baril cédant 2,26 dollars, à 85,70 dollars.
Et en début de séance mardi, les cours évoluaient sans direction, plombés par un nouvel indicateur négatif à propos de l'économie américaine: la construction de logements aux Etats-Unis a intensifié son recul en août pour retomber à son niveau le plus faible depuis le mois de mai.
Mais l'ouverture de la réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la Fed a stimulé les investisseurs, certains que l'institution va décider d'augmenter son soutien à l'économie.
Les investisseurs "attendent des bonnes nouvelles, des mesures pour stimuler l'économie, comme par exemple acheter de la dette à long terme", a expliqué M. Smith.
Les analystes parient en effet sur une nouvelle "Opération twist", consistant à abaisser les taux d'intérêts à long terme pour relancer l'activité sans toucher aux taux d'intérêts à court terme, comme en 1961.
Une telle mesure "a un impact immédiat sur les prix en dévaluant le dollar et en augmentant la demande sur les marchés émergents", a noté Phil Flynn, de PFG Best Research. "Le +twist+ ne pousse pas les cours du pétrole à la baisse mais il reste à voir comment ces derniers vont se comporter à la hausse", a-t-il remarqué.
Les cours du pétrole ont également été soutenus par la bonne tenue des marchés boursiers, qui ont terminé en hausse en Europe et évoluaient positivement à Wall Street, en dépit de la dégradation la veille de la note souveraine de l'Italie par l'agence de notation financière Standard & Poor's.
"L'incertitude à propos des progrès des négociations et l'éventuel souhait des institutions intergouvernementales de restructurer la dette (grecque) continuent à ajouter de la volatilité dans les marchés financiers", ont noté les économistes de JP Morgan.
Toutefois, "les fondamentaux des marchés pétroliers demeurent bons", a souligné Barclays Capital.
Les analystes continuent de parier sur une hausse de la demande dans les prochains mois, en dépit de prévisions de croissance sans cesse revues à la baisse. Encore mardi, le Fonds monétaire international a indiqué miser sur une croissance de 4,0% en 2011 et en 2012, contre 4,3% et 4,5% dans ses dernières prévisions, en juin.
Un élément pourrait continuer à peser en faveur du renchérissement du brut: la poursuite du printemps arabe. Citant la reprise des affrontements au Yémen durement réprimées et des manifestations monstres au Maroc, les économistes de JPMorgan Chase estiment que "les gouvernements (du Moyen-Orient et du Maghreb) vont continuer à consentir de lourdes dépenses sociales pour désamorcer les troubles".
"Et pour les pays de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), cela va nécessiter une hausse des revenus des exportations de pétrole", avertissent-ils.
rp
(AWP / 21.09.2011 06h21)