Le brut grimpe, marché nerveux où pèsent les craintes sur la demande
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 113,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 1,52 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 11 cents à 89,02 dollars.
A l'image de la veille, les échanges restaient très nerveux "avec des investisseurs tiraillés entre la tourmente des dettes souveraines en Europe, la reprise des marchés boursiers et les chiffres mitigés des stocks pétroliers américains", résumait Peter Beutel, analyste de Cameron Hanover.
En cours d'échanges européens, le Brent était tiré vers le haut, soutenu par la bonne tenue des Bourses européennes, toutes largement dans le vert et un affaiblissement du dollar face à l'euro, qui rendait plus attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les marchés "ont été confortés par les assurances de (la chancelière allemande) Angela Merkel et du (président français) Nicolas Sarkozy sur le maintien de la Grèce dans la zone euro", à l'issue d'une téléconférence mercredi, expliquait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Mme Merkel, M. Sarkozy et le Premier ministre grec Georges Papandréou se sont entretenus mercredi lors d'une conférence téléphonique au cours de laquelle la Grèce a également fait part de sa détermination à tenir ses engagements en matière de poursuite de son programme d'austérité.
Mais les inquiétudes sur l'ampleur de la crise des dettes européennes peinent à se dissiper "et elles ont le pouvoir de retourner totalement le marché en l'espace de quelques minutes" au gré des annonces et des rumeurs, expliquait M. Petersson.
De son côté, le marché new-yorkais "pâtissait du bond des stocks de produits distillés aux Etats-Unis", baromètre d'une consommation en berne alors que les opérateurs "redoutent toujours un retour en récession de la première économie mondiale", soulignait l'analyste.
Le Département américain de l'Energie (DoE) a ainsi fait état mercredi d'une hausse inattendue des réserves d'essence aux Etats-Unis, en progression de 1,9 million de barils sur la semaine achevée le 9 septembre, en raison d'une demande en recul de 2,7% sur un an.
Il a également annoncé une chute spectaculaire de 6,7 millions de barils des réserves de brut, "mais tout le monde savait que c'était en raison de l'impact momentané de tempêtes tropicales dans le golfe du Mexique" qui ont perturbé la production d'hydrocarbures, "et cela n'a eu aucun impact", notait M. Beutel.
Les investisseurs devraient rester sur leurs gardes avant une salve d'indicateurs américains, notamment l'inflation et la production industrielle pour août, et l'activité industrielle en septembre dans les régions de New York et et de Philadelphie.
"Ces statistiques devraient préciser un peu le tableau de la situation économique aux Etats-Unis. Qu'elles soient positives ou négatives, le marché pétrolier devrait réagir en conséquence", étant donné la vive sensibilité des opérateurs aux indicateurs macroéconomiques, estimait M. Petersson.
sm
(AWP / 15.09.2011 12h32)