Brut reste en baisse, en dépit de la forte chute des stocks de brut US
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 11 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 1,33 dollar à 88,88 dollars.
Les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) n'ont pas permis aux cours du baril de rebondir, en dépit d'une forte chute de 6,7 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 9 septembre - soit une baisse deux fois plus forte qu'attendu par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.
Seulement, "il est probable que cette chute reflète simplement l'impact de la tempête tropicale Lee, dont le passage dans le golfe du Mexique avait entraîné des interruptions de la production de pétrole la semaine dernière", avec une diminution de l'offre estimée à 5 millions de barils, commentait Christophe Barret, analyste chez Crédit Agricole CIB.
Dans le même temps, les stocks d'essence ont, contre toute attente, progressé de 1,9 million de barils et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 1,7 million de barils, marqués par une demande toujours en berne.
"L'environnement économique est très morose en Europe comme aux Etats-Unis, ce qui ravive les craintes d'un ralentissement très important", et "il y a donc encore de la marge pour une baisse encore plus prononcée des cours du pétrole dans les prochaines semaines", notait M. Barret.
"Aux Etats-Unis, le plan de relance (présenté par le président Barack Obama, ndlr) dépend d'un accord politique qui sera difficile à aboutir, et en Europe, la crise des dettes reste sans solution... Avec une croissance anémique dans les pays développés et une croissance ralentie dans les pays émergent, la demande mondiale de brut va fortement baisser dans les prochains mois", poursuivait-il.
Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lundi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) - organe des pays industrialisés - avait mardi sensiblement abaissé ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012.
Les cours du pétrole pâtissaient par ailleurs du "regain d'inquiétude sur un défaut de paiement de la Grèce et la dégradation (par l'agence d'évaluation financière Moody's) des notes de deux banques françaises", ajoutait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Une conférence téléphonique entre la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre grec Georges Papandréou, était ainsi très attendue mercredi, par des investisseurs attentifs aux moindres signaux rassurants sur la situation financière de la Grèce.
Mais dans un marché en proie au cours des derniers jours à une très violente volatilité, "il serait illusoire de penser que les marchés boursiers, l'euro, et par conséquent, les prix du pétrole ne vont pas tomber plus bas", avertissait tout de même Mme Varga.
sm
(AWP / 14.09.2011 18h46)