Forte hausse du brut à New York, le baril à plus de 90 dollars
New York - Les prix du pétrole ont fini en forte hausse mardi, le marché pariant sur une nette diminution des stocks de brut aux Etats-Unis, malgré des prévisions de consommation plus pessimistes de l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 90,21 dollars, en progression de 2,02 dollars par rapport à la veille.
Les cours n'avaient plus fini au dessus du seuil de 90 dollars depuis le 3 août.
A Londres à l'inverse, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 36 cents à 111,89 dollars.
A la veille de la publication des statistiques officielles hebdomadaires sur l'évolution des stocks aux Etats-Unis, "les prévisions indiquent un nouvelle diminution", a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablent sur une chute de plus de trois millions de barils des stocks de brut la semaine dernière, ainsi qu'à une diminution de ceux d'essence.
La période a en effet été marquée par le passage de la tempête tropicale Lee dans le golfe du Mexique, où la production d'hydrocarbures a été fortement perturbée, puis de la tempête Nate dans le sud de la zone, qui a freiné les importations de brut en provenance du Mexique.
Les cours ont aussi été soutenus par le rebond des places boursières européennes, après deux séances noires vendredi et lundi.
Dans ce contexte relativement apaisé, le dollar, recherché depuis le début du mois en raison de son statut de valeur refuge, s'est replié, rendant le brut, libellé en monnaie américaine, plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.
"La fermeté des cours est remarquable vu que les agences pétrolières internationales ont confirmé que les nuages s'amoncelaient" sur le marché, ont relevé les analystes de Commerzbank.
Comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lundi, l'AIE a révisé à la baisse mardi ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012, respectivement de 0,2 et 0,4 million de barils par jour (mbj).
"Le fait que l'AIE réduise ses prévisions de demande n'est pas une surprise vu l'assombrissement des perspectives de croissance", ont noté les analystes de JPMorgan.
En revanche, "nous pensons que leurs chiffres sur les stocks sont plus importants" et ils montrent que les stocks des pays industrialisés ont moins augmenté que d'habitude pendant l'été, ont-ils ajouté.
Pour Rich Ilczyszyn, de MF Global, le marché est par ailleurs actuellement animé par un rapprochement des cours entre Londres et New York, car les opérateurs sont en train de revoir leurs prévisions d'offre et de demande sur le marché européen.
"On se dirige peut être vers la fin (de la guerre) en Libye et les opérateurs doivent le prendre en compte", a-t-il expliqué. "L'idée, c'est que l'offre ne sera peut-être pas si limitée que cela, et les indicateurs économiques sont faibles" sur le Vieux Continent.
rp
(AWP / 14.09.2011 06h21)