Le brut hésite, marché prudent et hanté par la crise en zone euro
Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 112,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, se repliant de 10 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 33 cents, à 88,52 dollars.
Les cours du brut évoluaient dans une fourchette étroite, après avoir résisté la veille à une nouvelle dégringolade des places boursières européennes. "Les prix évoluent de façon mitigée dans un marché très nerveux", résumait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"En dépit des inquiétudes économique persistantes, les cours du pétrole sont parvenus à freiner leur recul lundi", finissant même en hausse à New York, "à la faveur d'un léger repli du dollar face à l'euro", qui rendait plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises, rappelait-il.
Mardi dans les échanges asiatiques, "le marché pétrolier a profité d'un regain d'optimisme des opérateurs, nourri par l'espoir de voir la Chine soutenir l'Italie (qui figure parmi les pays en difficulté de la zone euro, ndlr) en achetant ses obligations souveraines", ajoutait Bjarne Schieldrop, de la banque SEB.
Malgré le soutien officiel affiché par Pékin, l'ampleur et le calendrier d'un éventuel engagement demeuraient inconnus, mardi, et cette incertitude alimentaient la tension sur le marché obligataire.
"Le répit des prix du pétrole est quand même précaire, et il est probable que la détérioration de la situation en Grèce", qui fait redouter aux investisseurs un défaut de paiement du pays, "devrait vite plomber à nouveau le moral des investisseurs", reconnaissait M. Schieldrop.
Par ailleurs, alors que les marchés craignent un retour en récession des économies européenne et américaine, les perspectives de la consommation énergétique mondiale ne cessent de s'assombrir.
Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lundi, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a mardi elle-aussi révisé en nette baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012, abaissées respectivement de 0,2 et 0,4 million de barils par jour (mbj).
"Cela pourrait même s'avérer trop optimiste, étant donné le rapide ralentissement des économies occidentales", commentaient les experts de Commerzbank.
En outre, sur le front de l'offre, l'Opep avait estimé lundi dans son rapport mensuel que la production libyenne, quasiment interrompue depuis février et le début du conflit dans le pays, devrait reprendre "dans les prochains jours, pour atteindre un million de barils par jour dans les six prochains mois", un afflux de pétrole qui devrait encore davantage déprimer le marché mondial.
L'AIE table de son côté sur une reprise timide et plus progressive de la production du pays.
rp
(AWP / 13.09.2011 12h53)