🔎 Le pétrole absorbe les hausses de taux
Les banques d’affaires avertissent que le pétrole devrait remonter la pente.
▶️ Reuters :
Le graphique ci-dessous de l’Agence internationale de l’énergie. Il montre que la consommation d’énergies croît d’année en année, en dépit des éoliennes, panneaux solaires, et autres.Selon une note des analystes de Goldman Sachs, de ce samedi, la pression contre le prix du pétrole - issue des craintes sur le système bancaire, et un ralentissement de l'industrie - dépasse la réalité de l’offre et de la demande.
Le groupe prévoit un prix du Brent de 95 $ en décembre, et de 100 $ en avril prochain. La société de recherche ANZ prévoit que le marché va porter davantage d’attention au manque d’offre sur le marché, et moins sur les conditions économiques.
Le graphique montre un déclin à partir de l’année prochaine. Néanmoins, la projection reflète les envies des dirigeants, et non les réalités.
Dans l’immédiat, cependant, un signal de ralentissement provient en ce moment du secteur de l’immobilier.
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Le ralentissement de l’immobilier illustre les effets des hausses de taux. Elles ralentissent l’activité, dont la construction et les achats de biens immobiliers.Le secteur du logement neuf s'enfonce dans une crise d'ampleur historique. A fin mars, le nombre de permis de construire accordés par les maires était en baisse de 11,5 % sur un an, à 441.400, selon les chiffres publiés il y a quelques jours par le ministère de la Transition écologique. Quant aux mises en chantier, elles reculaient de 8,3 %, à 359.200.
Les réservations d'appartements neufs avaient déjà chuté de près de 25 % sur un an en 2022 , et celles de maisons neuves de plus de 30 %. Et depuis le début de l'année 2023, la situation s'est encore aggravée. « Trois grandes régions m'ont déjà remonté des baisses de 50 % au premier trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2022 », indique Pascal Boulanger, le président de la FPI - qui doit présenter le 25 mai les chiffres pour l'ensemble du territoire.
Le changement aux conditions de marché ne touche pas tous à égalité. Il a plus d’impact sur les logements neufs, pour lesquels le crédit a le plus d’impact - les promoteurs, compagnies de construction et acheteurs comptent sur l’accès à la dette.
Dans les logements anciens, les effets de la hausse prennent plus de temps.
▶️ Les Echos :
Mon équipe anticipe des hausses et baisses de l’inflation - avec une tendance vers des niveaux d’inflation élevés et des taux d’intérêts en hausse, à la différence des 40 dernières années (avec une baisse du niveau de l'inflation, et des taux).La hausse des taux d'intérêt d'emprunt immobilier grève le pouvoir d'achat des ménages. Les banques ont aussi durci les conditions d'octroi de leurs prêts. Le nombre d'acheteurs se fait plus rare. Les délais de vente s'allongent. Pourtant, les vendeurs ne semblent toujours pas prêts à ajuster leurs prix à la baisse - ou alors seulement a minima.
Pétrole entre inflation et déflation
J’ai récemment discuté avec un expert sur les minières et pétrolières, Rick Rule.
▶️ Il offre ses commentaires :
La volatilité au cours des cinq prochaines années est une conséquence de deux énormes systèmes météorologiques économiques.
L'un étant la déflation. Et l'autre étant l'inflation.
L'inflation, je pense, se produira en grande partie comme une réponse politique à la déflation.
Dans un monde juste, les gens qui font des erreurs sont punis. Le Crédit Suisse, devenu Débit Suisse, va au ‘paradis de l'argent’ - il fait faillite - au lieu d'être renfloué. Et ce processus d'aller au ‘paradis de l'argent’ est déflationniste.
Le résultat de choses comme la banque de la Silicon Valley, la First Republic Bank, le Débit Suisse est que les institutions financières du monde entier essaient de réduire le risque sur leurs bilans [en réduisant l’octroi de prêts].
Cela retire de la liquidité des marchés de crédit, et c'est déflationniste.
Mais les gouvernements, en particulier les gouvernements élus par la population, ne peuvent pas se permettre la déflation.
En effet, les débiteurs sont bien plus nombreux que les épargnants.
Des taux d'intérêt artificiellement bas favorisent les débiteurs. Ils favorisent les dépensiers, pas les épargnants.
Et donc la volatilité que je pense que vous pouvez voir au cours des cinq prochaines années au moins sera le résultat naturel d'une guerre entre la déflation et l'inflation. Vraiment un spectacle intéressant, je pense.
Comme Rick, nos analystes prévoient une hausse des prix, et des taux d’intérêts, sur la durée. Malgré la tendance à la hausse, des périodes de ralentissement de l’activité, de faillites, et de chute des prix d’actifs comme le pétrole et l’or vont avoir lieu.
Comme l’estime Goldman Sachs, le pétrole a des chances de sortir son épingle du jeu.