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🔎 Pétrole russe : vers moins de production

Pétrole en RussieMoscou: Le Kremlin annonce à présent des coupures de production. Suite à l’imposition d’un prix maximum sur le pétrole russe, le gouvernement russe annonce une baisse de production de 500.000 barils par jour à partir de mars, soit 5 % de la production.

Le prix du baril bondit. La tension sur les prix de l’énergie creuse les budgets des pays européens...

▶️ Rapporte City AM :
Les pays européens ont fourni 792 milliards d’euros pour protéger les sociétés et les ménages des prix en forte hausse pour le gaz depuis le début de la crise, d’après les analystes chez Bruegel.

Ils calculent que depuis septembre 2021, les pays de l’UE ont préparé ou dépensé 681 milliards d’euros en rapport à la crise de l’énergie, tandis que le Royaume-Uni a fourni 103 milliards d’euros, et la Norvège plus de 8 milliards d’euros.

L’Allemagne arrive de loin en haut de la liste avec près de 270 milliards d’euros depuis septembre 2021.

Les dirigeants français dépensent autour de 80 milliards d’euros pour 2022 et 2023 sur le contrôle des prix.

Une baisse de production russe ajoute encore des problèmes à l’équation.

Le pays fournit la plus grande part des importations d’énergies à l’UE, soit 27 % des importations de pétrole et 41 % du gaz. La Norvège, deuxième plus importante, compte pour 7 % du pétrole et 16 % du gaz.

Les dirigeants russes évoquent la possibilité d’une réduction depuis des mois - en réaction au plafonnement du prix du pétrole à 60$ le baril (contre plus de 80$ sur le marché).

Déjà, depuis l’année dernière, ils exportent de plus en plus de pétrole vers l’Asie et l’Inde, au lieu de l’Europe.

▶️ SP Global :
La Russie dirige ses exportations non plus vers les acheteurs traditionnels en Europe …

Pour mitiger l’impact sur ses ventes, la Russie accroît sensiblement ses exportations vers d’autres pays, dont la Chine, l'Inde et la Turquie.

En 2022, les exportations russes ont grimpé de 7,6 %, pour atteindre 4,9 millions de barils par jour

La Russie estime que sa production de pétrole a grimpé de 2 % en 2022, à environ 10,75 millions de barils par jour.

Certaines sources rapportent que la Russie vend ses barils à prix cassé en Inde ou en Chine, mais la banque d’affaires Goldman Sachs estime que les exportateurs touchent en réalité un prix proche du prix de marché.

Les dirigeants européens insistent sur le rôle des sanctions dans la baisse de production russe annoncée pour 2023…

▶️ Affirme la Commissaire européenne sur l’énergie :
Ce n’était pas une réduction volontaire. Ils y étaient contraints. Ils n’ont pas la capacité de continuer à produire les mêmes volumes car ils n’ont pas accès aux technologies requises

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Résilience du pétrole Russe


Jusqu’ici, la Russie déjoue les prévisions pour son secteur du pétrole et du gaz.

La production russe a atteint des records l’an dernier, tandis que les revenus au gouvernement issus du pétrole et du gaz ont grimpé de 28 %, rapporte Enerdata.

Les revenus des exportations de pétrole et de gaz ont atteint 218 milliards de dollars pour l’année.

Le déclin des revenus du pétrole et du gaz n’a pas eu lieu.

Cependant, le pays a peut-être plus de baisses de production à l’avenir… en particulier à cause du départ des multinationales - et l’effet sur l’investissement de capitaux dans le secteur.



Prévisions de déclin


Les multinationales ont commencé les opérations en Russie dans les années 90. Mais la somme des investissements dans le pays a atteint un pic en 2018, à 1.425 milliards de roubles, selon Statista. Ils ont ensuite décliné en 2019 et 2020. La société de pétrole anglaise, British Petroleum, prévoit dans son Energy Outlook de 2023 un déclin de la production russe au cours de la prochaine décennie.

▶️ Elle écrit :
Les prospects pour la production de pétrole russe sont lourdement affectés par les sanctions, qui limitent l’accès à la technologie et à l’investissement …

La pétrolière envisage une baisse de production sur la durée de notre étude de 1,3 millions de barils par jour (soit 13 %) par rapport à nos estimations de 2022. Ces prévisions prennent en compte une dépréciation plus rapide des actifs existants, tout en limitant les nouveaux projets en développement.

En résultat, écrivent-ils, la production baisse d’un niveau de 12 millions de barils par jour en 2019, à entre 7 et 9 millions de barils par jour à 2035…

Selon BP, les renouvelables vont réduire la demande de pétrole, et mener à des baisses de bénéfices.

Cette théorie ne convainc pas les analystes avec lesquels je travaille. Ils pensent plutôt que le détournement des capitaux vers les renouvelables, à la place du pétrole, gaz, et charbon, va contribuer à un manque d’énergies sur le marché.

Par ailleurs, BP revient un peu sur ses convictions : il vient de modifier ses prévisions, pour produire plus de pétrole et de gaz. Au lieu de baisser la production de 35 à 40 % en une décennie, il vise une baisse de 20 à 30 %.

L’Agence internationale de l’énergie suit plus ou moins le même scénario que BP. Elle prévoit une baisse de la production russe de 2 millions de barils en 2025 par rapport aux niveaux de 2022, soit une baisse de 17 %.

Le production de gaz naturel sera en baisse de 23 % en 2025, prévoient-ils.

Tout comme BP, les analystes de l’Agence basent peut-être leur analyse sur de l’optimisme pour les renouvelables et la fin du pétrole.



Perte d’investissements


D’une manière ou d’une autre, la production russe risque de baisser : l’investissement dans la production rencontre des obstacles.

Le départ des multinationales marque sans doute la fin pour des dizaines de milliards en investissements en cours.

Les compagnies russes, comme Rosneft et Lukoil, peuvent prendre le relais, mais n’ont pas la même profondeur de trésorerie et d’accès aux marchés financiers que les géants BP ou Exxon.

Déjà, la production russe, après un essor dans les années 90, grimpe de moins en moins depuis une décennie (voir graphique ci-dessous de la production).



Sans l’apport de capitaux, le secteur russe peut stagner, voire entrer en déclin, en raison du vieillissement du matériel et de l'épuisement des gisements.

En 2019, l’Institut français du pétrole a publié une étude prévoyant un déclin de la production russe, puisque l’exploration pour créer des réserves sera incapable de suivre le pas de l’épuisement des gisements en place (en bleu ci-dessous, les réserves des gisements existants, et en rouge, le résultat de l’exploration nouvelle).



Sans l’apport de capitaux et de matériel, la production russe aura tendance à baisser à l’avenir…


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