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🔎 Pétrole et gaz : l’avenir contient des pénuries

Prix du baril Les prix de l’énergie plongent ou remontent en fonction des attentes sur la santé des consommateurs et de l’industrie autour du monde, qui sont à l’origine de la demande.

Du côté de la production de pétrole, les entreprises n’ont pas relancé la machine comme avant. Elles attendent la confirmation d’une demande pour les produits.
Les restrictions sur l’industrie (au nom du virus), plus de taxes (pour le climat), et le ralentissement des économies dû à l’inflation pourraient éliminer la rentabilité d’investissements dans la production...

À terme, le déficit d’investissements dans les gisements grimpe de jour en jour.

Selon les estimations, le déficit d’investissements au niveau mondial est de 220 milliards $ pour 2020, 106 milliards $ pour 2021, et 48 milliards $ cette année, sans prendre en compte les hausses des coûts pour le matériel, terrains et main-d'œuvre.

Par-dessus ces estimations, l’abandon des projets russes par les multinationales (suite à la pression politique après l'invasion) réduit de 15 milliards $ les investissements sur les projets russes cette année.

N’importe quelle personne peut voir le problème.

Comme l’explique Jamie Dimon, le PDG de la banque JPMorgan, aux journaux, “ces sous-investissements dans le pétrole et le gaz vont faire mal dans deux ou trois ans. C’est très prévisible, même si ce n’est pas pour aujourd’hui”.



Normalisation

Les marchés reflètent la réalité des choses - ou du moins l’interprétation des informations par les participants.

La réouverture a mené à une envolée des achats de produits en tout genre. Cela a mené les supermarchés et commerces à constituer beaucoup de stocks de produits. Ils ont cru à un signe de santé chez les particuliers.

En fait, les achats ont juste compensé une partie de la période de restrictions. Beaucoup de gens avaient un surplus d’économies - dû à la fermeture des magasins, télétravail, et distributions d’argent par les autorités.

Le graphique ci-dessous montre par exemple l’explosion du taux d’épargne (en pourcentage des revenus des ménages) suite aux restrictions, dans le bloc.



Vous noterez que le taux d’épargne a tout de même dépassé les niveaux de 2019 pendant l’année 2021. Cependant, avec la fin du quoi qu’il en coûte, le taux d’épargne va redescendre à Terre.

Les confinements n’ont rien changé sur la durée. La réouverture n’a pas signalé un changement de comportements.

Ainsi, les frais d'affrètement des cargaisons de conteneurs ont décollé l’an dernier en réponse à l’euphorie, mais dégringolent aujourd’hui.

L’indice Freightos des coûts moyens pour le transport d’un conteneur a atteint un pic de 11.109 $ en septembre 2021, puis a chuté à 2.325 $ en ce moment, comme vous le voyez ci-dessous.



🇺🇸 Un autre signe de faiblesse du côté de la demande provient de la productivité américaine. Les données remontent à 1950. Vous serez peut-être étonné de voir que l’arrivée d’Internet et des smartphones n’a pas entraîné une envolée de la productivité (soit la richesse produite par heure de travail).

La productivité américaine connaît à présent un effondrement inédit depuis les années 80. Les deux précédents épisodes de ce genre étaient en 1974 et 1982. En d’autres termes, ces types de chiffres apparaissent en temps de récession.


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Le pétrole reflète ainsi des craintes sur la consommation et la santé des économies.

Avec un effondrement de l’activité, le pétrole peut manquer d’acheteurs, et le prix peut retourner sous les 80 $ comme la semaine dernière.

Les producteurs de pétrole retiennent les investissements. Ils retiennent la production, ce qui permet de rallonger la durée de vie des actifs.

Vous constaterez ci-dessous que le nombre de puits de pétrole et de gaz aux États-Unis retrouve tout juste les niveaux de janvier 2020, avant la mise à l’arrêt du trois-quart plus tard dans l’année.




🇪🇺 Les taxes guettent aussi le secteur. L’UE vient d’annoncer son intention de lever 20 milliards d’euros pour des objectifs autour des renouvelables, dont 8 milliards viendront de la vente de crédits-carbone.

Si les autorités vendent des crédits-carbone pour lever de l’argent, elles vont sans doute en accroître la nécessité en imposant de nouvelles normes.

Contrôles de prix en lice

Les prix du marché, en particulier pour le gaz, ont causé de la friction au cours de l’année.

🇫🇷 Le président français reproche ainsi aux Américains de vendre le gaz plus cher qu’il ne coûte en outre-Atlantique. Dit-il en octobre :
Quand vous avez des prix américains de l’énergie bien inférieurs aux nôtres et que leur producteur d’hydrocarbures les vend 3 ou 4 fois plus cher que ce qu’il vend à ses industriels, [il y a] un double standard implicite, qui est un vrai problème de rapprochement et de sincérité dans le commerce transatlantique…
🇫🇷 Le ministre d’Économie d’ajouter :
Nous ne pouvons pas accepter que notre partenaire américain nous vende son gaz naturel liquéfié à quatre fois le prix qu’il vend à ses propres industriels.
Le gaz arrive aux acheteurs américains via des gazoducs. Au contraire, il vient sur ce continent par bateau, puis attend au large le temps d’avoir un créneau chez un terminal, ce qui crée plus de rareté.

Des mesures comme la fermeture du seul champ gazier majeur du continent, le gisement de Groningue aux Pays-Bas, réduisent encore plus l’offre sur le marché.

Ainsi, pour le gaz, les acheteurs américains ont simplement plus d'offre à proximité. Ils paient moins cher en conséquence.

Une baisse des prix depuis lors a réduit la tension entre les pays. Cependant, une rehausse du coût de l’énergie va faire resurgir les revendications. Les dirigeants ramèneront l’idée d’un contrôle des prix du gaz, pas seulement de la Russie, mais de toute origine.

De plus, les dirigeants risquent toujours de perdre la manne du gaz russe.

▶️ La Tribune :
Si les Etats-Unis sont devenus les premiers fournisseurs du continent, la Russie en est le deuxième.

Sur les 9 premiers mois de 2022, les importations européennes de GNL russe ont ainsi augmenté de 21%, à 15,5 milliards de m3, par rapport à la même période de 2021, selon les estimations de Montel, un cabinet norvégien spécialisé dans les marchés de l'énergie…
En somme, la détente de la situation dans l’énergie provient à la fois du risque de récession dans le monde, et d’autre part du secours des pays exportateurs, dont les États-Unis et la Russie.

Avec la menace de taxes et de plafonnement, les dirigeants risquent de couper les deux principales sources de gaz.

La situation peut donc virer de nouveau à la pénurie d’un jour ou l’autre.

La demande chinoise, en particulier, va revenir à l’avenir. À supposer qu’ils paient le prix du marché, les contrôles de prix sur les importations en Europe risquent de faire des dégâts.

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