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Chine: le patron d'un géant pétrolier privé placé sous enquête (presse)

prix du petrole pékinPékin: Le patron du conglomérat privé chinois CEFC China Energy, dont l'entreprise est engagée dans le rachat de 14% du russe Rosneft, a été placé sous enquête, a rapporté le magazine Caixin, faisant dégringoler jeudi en Bourse les entités cotées du groupe.
Ye Jianming, fondateur et président de CEFC China Energy, a été placé "sous enquête" par les autorités chinoises, a rapporté sans autres précisions l'influent magazine financier chinois Caixin, citant des sources proches du dossier.

Conglomérat basé à Shanghai et spécialisé dans les services énergétiques et la finance, CEFC avait annoncé en septembre le rachat de 14% du capital du géant semi-public russe du pétrole Rosneft, pour un montant approchant 9 milliards de dollars.

Selon les sources interrogées par Caixin, l'enquête visant M. Ye pourrait compromettre la finalisation de l'opération, que CEFC avait déjà grand peine à financer en raison des réticences des banques chinoises à lui avancer des fonds.

CEFC n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP pour commenter l'article.

Si elle se confirme, cette enquête constituerait la dernière offensive en date du gouvernement chinois contre les grands conglomérats privés du pays, sur lesquels Pékin s'efforce de resserrer son étau.

L'assureur Anbang a été placé la semaine dernière sous la tutelle des autorités, tandis que son patron Wu Xiaohui est poursuivi pour "crimes économiques".

Anbang, mais aussi les groupes HNA et Wanda, ont été épinglés par les régulateurs pour leur endettement colossal et leur frénésie d'acquisitions "irrationnelles" à l'étranger, dans l'immobilier, l'hôtellerie ou le divertissement.

Mais les investissements dans le gaz et le pétrole, dont la Chine est grande consommatrice, restaient cependant fortement encouragés par Pékin.

Essor fulgurant


Même succinctes, les informations de Caixin ont fait s'effondrer les cours des entités cotées associées à CEFC... poussant ces dernières à se distancer avec insistance de Ye Jianming.

A Shenzhen, "CEFC Anhui International Holding" a plongé de presque 10% en séance avant de clôturer en repli de 4,45%: la société a cependant assuré n'avoir "aucune relation directe" avec le patron de sa maison-mère.

Pire encore: à Hong Kong, l'action de "CEFC Hong Kong Financial Investment" a dévissé de 27,8%. "M. Ye n'occupe aucune responsabilité au sein de (notre) firme et n'est pas impliqué dans ses opérations", a désespérément plaidé l'entité dans un communiqué.

En Chine, où le secteur énergétique reste dominé par les géants publics Sinopec et CNPC, sous la supervision étroite de l'Etat, le groupe privé CEFC fait figure d'exception.

Etabli en 2002, il a multiplié les rachats de terminaux, raffineries et champs pétrolifères jusqu'à devenir un mastodonte affichant 34 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015.

Il a effectué des investissements en Afrique et au Moyen-Orient -- ainsi qu'en République tchèque, où il est présent dans le transport aérien, les médias, et où il a racheté le club de football Slavia Prague.

Un succès fulgurant qui a attisé les spéculations sur les liens de Ye Jianming avec les autorités et l'armée.

En novembre dernier, une enquête anticorruption américaine a par ailleurs attiré l'attention sur l'expansion africaine de CEFC China Energy, avec l'inculpation aux Etats-Unis de deux hommes -- dont un ex-responsable politique hongkongais lié à CEFC.

Ils sont accusés d'avoir versé des millions de dollars de pots-de-vin à de hauts dirigeants au Tchad et en Ouganda, en contrepartie d'avantages commerciaux pour une firme énergétique chinoise non nommée par la justice, mais dont le profil correspond à CEFC.

Ce dernier avait alors farouchement démenti être impliqué dans les faits incriminés.


(c) AFP

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