Logo

Petrobras: l'enquête anticorruption qui fait trembler les puissants

prix du petrole brasiliaBrasilia: L'enquête tentaculaire sur le scandale de corruption Petrobras au Brésil est partie de rien, en mars 2014, sur des soupçons de blanchiment d'argent dans un bureau de change attenant à une station service de la capitale Brasilia.
Trois ans plus tard, l'opération "lava jato ("Lavage rapide", NDLR)), est considérée comme la plus vaste opération anticorruption de l'histoire du Brésil, où l'impunité des milieux d'affaires et de la politique était jusqu'à présent la règle.

Au total, 259 personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont l'ancien président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, et souvent incarcérées, comme les plus grands patrons du BTP brésilien. Des dizaines ont déjà été condamnées en première instance à de lourdes peines de prison.

Elle a provoqué la chute de l'ancien président du Congrès des députés, Eduardo Cunha, puissant artisan de la destitution de l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff en août, actuellement sous les verrous.

Les procureurs chargés de l'enquête ont défini le scandale en ces termes : un réseau "d'entreprises qui s'enrichissent sur le dos de l'État, de dirigeants de PetroBras qui vendent des faveurs, des blanchisseurs d'argent professionnels qui versent les pots-de-vin et des hommes politiques et leurs partis qui s'enrichissent et financent leurs campagnes".

Les chantiers de sous-traitance surfacturés de PetroBras généraient des excédents transférés aux partis et personnalités politiques. Pots-de-vins et commissions occultes représentaient systématiquement de 1% à 5% de la valeur totale des contrats.

PetroBras a évalué en 2014 ses pertes liées à la corruption à plus de deux milliards de dollars. Les enquêteurs estiment aujourd'hui le préjudice total à plus de 13 milliards de dollars.

Selon les procureurs, fin 2016, l'opération Lava Jato a permis à la compagnie pétrolière de récupérer 155 millions de dollars.

José Dirceu, ancien chef de cabinet de l'ex-président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, et figure emblématique du Parti des Travailleurs (PT), a été condamné à 23 ans de réclusion.

Outre Eduardo Cunha, l'ancien ministre de l'Économie de Lula, Antonio Palocci, est en détention préventive.

Lula lui-même répond à de nombreuses accusations de corruption passive. L'ancien dirigeant syndical, fondateur du Parti des travailleurs (PT) qui a dirigé le pays de 2003 à 2010, nie tout implication et dénonce une conspiration pour l'empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2018.

Le nom du président actuel, Michel Temer, qui a succédé dans des conditions controversées à Dilma Rousseff, a été cité dans le témoignage d'un ancien cadre du géant du BTP Odebrecht, qui a noué des accords de collaboration avec la justice pour obtenir des remises de peine pour 77 de ses dirigeants et cadres supérieurs.

L'ancien PDG du plus puissant groupe de contstruction brésilien, Marcelo Odebrecht, purge une condamnation de 19 ans de prison en première instance.

(c) AFP

Commenter Petrobras: l'enquête anticorruption qui fait trembler les puissants

graphcomment>


Communauté prix du baril

graphcomment-widget>



©Prix du Baril - Le portail d'information des cours du pétrole et du prix des carburants.