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Carburants: les blocages des sites pétroliers font tache d'huile

prix du petrole ParisParis: Le blocage des sites pétroliers par des opposants au projet de loi travail a continué à s'étendre lundi en France, en dépit des promesses du gouvernement de les libérer, empêchant l'approvisionnement en carburant de nombreuses stations-service.
Dans l'ensemble, six raffineries sur les huit que compte le pays étaient touchées lundi soir contre quatre la veille, le mouvement s'étendant du Grand Ouest au Sud-Est, tandis que plusieurs dépôts de carburants restaient bloqués, notamment Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Valenciennes (Nord).

Ces blocages provoquent depuis plusieurs jours des difficultés d'approvisionnement de stations-service, entraînant des ruées d'automobilistes aux pompes. Ce n'est pas le prix qui m'intéresse, c'est avoir de l'essence, c'est surtout ça, pour pouvoir rouler!, s'est exclamée une automobiliste du Nord, partie faire le plein en Belgique, près de la frontière avec la France.

A la station-service Total jouxtant le dépôt de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), une file de voitures et de camions longue de 500 mètres s'était formée, débordant dangereusement sur la voie rapide Angers-Rennes. Un peu plus loin, la station d'un Carrefour Market était aussi prise d'assaut, des dizaines de voitures s'entassant sur le parking attenant.

Selon Laurent Michel, directeur général de l'Energie et du Climat au ministère de l'Environnement, certains détaillants ont enregistré ce week-end une consommation trois fois supérieure à la moyenne.

L'Union française des industries pétrolières (Ufip) s'est toutefois voulu rassurante: non, il n'y a pas pénurie, il y a des situations tendues, a déclaré son président, Francis Duseux, sur BFMTV.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a appelé lundi les Français à ne céder à aucune panique par crainte d'éventuelles pénuries et assuré que les dépôts seraient débloqués, comme ce fut le cas durant le week-end à Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime) et Lorient (Morbihan).

Evoquant des actions de blocage qui ne sont pas légitimes, le ministre des Finances Michel Sapin a aussi réaffirmé que le gouvernement utiliserait tous les instruments qui sont dans (ses) mains pour débloquer la situation tandis que la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déploré que des Français soient pris en otage.

- Terminaux pétroliers affectés -

Parmi les cinq raffineries hexagonales de Total, deux (Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime, Donges en Loire-Atlantique) subissaient toujours la mise à l'arrêt de certaines unités en raison d'un mouvement de grève.

A Feyzin (Rhône), les unités de production sont complètement arrêtées, a indiqué Total, et à Grandpuits (Seine-et-Marne), elles vont l'être jusqu'à la prochaine assemblée générale vendredi.

A La Mède (Bouches-du-Rhône), des blocages d'expéditions de produits pétroliers ont conduit à passer la production en débit réduit.

Selon la CGT, la raffinerie Petroineos à Lavera près de Martigues (Bouches-du-Rhône) était également affectée.

Les deux raffineries Esso (ExxonMobil) de Fos-sur-Mer et de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) continuaient pour le moment à fonctionner normalement, selon un porte-parole, même si à Fos, les expéditions camion étaient bloquées. A Gravenchon toutefois, la CGT et FO vont appeler le personnel à la grève dès mardi matin.

Autre menace sur l'approvisionnement en carburants: le personnel des terminaux pétroliers du Havre, qui assure 40% des importations françaises, a voté la grève lundi soir.


- De nouvelles régions touchées

Lundi soir, la situation était globalement (la) même que dimanche soir, a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, sur BFM TV. Il n'y a pas de dégradation, avec autour de 20% de stations qui sont fermées ou en grande difficulté sur les quelque 12.000 recensées dans le pays.

Mais alors que les problèmes se concentraient surtout dans le Nord et l'Ouest dimanche, de nouvelles régions étaient touchées lundi, a-t-il précisé, notamment le Sud-Ouest où 13% des stations étaient fermées.

Il a toutefois réfuté l'existence d'une pénurie, évoquant plutôt une surconsommation considérable du fait de mouvements d'inquiétude. Il n'y a pas de problème de stock, il y a un problème de logistique et de camions, a-t-il dit, disant avoir pris un arrêté pour permettre aux chauffeurs d'augmenter leur temps de travail.

Sur les 2.200 stations-service exploitées par Total en France, 678 étaient affectées lundi soir et 98 ont été réquisitionnées par les autorités, a précisé le groupe.

Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) a dénoncé les blocages dont les conséquences menacent directement l'économie du pays et la liberté de circulation des Français. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a elle estimé que les entreprises du secteur en étaient les victimes directes, avec à la clé un risque de paralysie du pays.

(c) AFP

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