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Brésil : au milieu du scandale Petrobras, la présidente lutte pour sa survie politique

prix du petrole rio de janeirorio de janeiro: La présidente du Brésil Dilma Rousseff, empêtrée dans le scandale de corruption Petrobras, va tenter de se battre cette semaine pour sa survie politique au Congrès, devant les tribunaux et dans la rue, mais ses chances de s'en sortir s'amenuisent, estiment les analystes.
Depuis des mois, Mme Rousseff fait face à une procédure de destitution pour maquillage supposé des comptes publics tandis que le Tribunal supérieur électoral enquête pour savoir si sa campagne a bénéficié de financements illégaux, lors de sa réélection en 2014.

Ces menaces semblaient avoir diminué ces dernières semaines et sa cote de popularité, au plus bas, remontait légèrement.

Mais vendredi, une bombe atomique, selon l'expression de l'analyste Gabriel Petrus, est tombée sur son parti des Travailleurs (PT, gauche) au pouvoir, avec l'arrestation et l'interrogatoire de l'ancien et charismatique président Luiz Inacio Lula da Silva, son prédécesseur et mentor politique, dans le cadre de l'enquête sur PetroBras.

Lula est soupçonné d'avoir accepté des faveurs de la part de grandes entreprises du bâtiment impliquées dans le scandale de fraude qui secoue ce géant pétrolier et qui a coûté plus de deux milliards de dollars à PetroBras.

Les images de l'ex-président escorté dans une voiture de police et entouré d'agents, fusil au poing, ont nettement fait monter la tension.

Les deux camps, du côté du pouvoir et de l'opposition, promettent de porter la lutte dans les rues du pays, tandis que, au parlement, les partis d'opposition se frottent les mains avec ce nouvel élan donné, selon eux, à la procédure d'impeachment. - Tout ou rien

Mais si l'étau semble se resserrer autour d'eux, Lula et Mme Rousseff ne baisseront pas les bras si facilement, selon le consultant Gabriel Petrus.

Le PT aura une stratégie du tout ou rien et les deux camps sont préparés pour la bataille, déclare-t-il à l'AFP.

Le PT tentera une démonstration de force dans les grandes villes du pays les 8, 18 et 31 mars.

Mais les analystes tablent sur un public moindre que lors des manifestations convoquées par l'opposition dimanche prochain pour réclamer la destitution de Mme Rousseff. Ce qui pourrait influer sur la décision des députés de voter la voter.

David Fleischer, professeur émérite de sciences politiques à l'Université de Brasilia, affirme que les procureurs referment le cercle autour de Lula qui nie les accusations en bloc et se dit victime d'un show médiatique.

Il sera probablement en prison dans quelques semaines, prévoit Fleischer.

Mais les sympathisants du PT sont vent debout contre ces procédures légales qui visent Lula et Rousseff, les considérant comme des attaques des élites contre le mouvement de gauche, qui prône l'égalité sociale et une meilleure distribution des revenus.


- Anciens amis dangereux

La présidente du Brésil est une ancienne guérillera emprisonnée et torturée sous la dictature (1964-1985) mais ces capacités de résistance pourraient être insuffisantes cette fois-ci.

Selon les analystes, son sort pourrait se décider, non pas dans la rue ni devant les tribunaux, mais dans le bureau des procureurs et des enquêteurs où d'anciens alliés politiques et amis, impliqués dans le scandale PetroBras, négocient des réductions de peines en échange d'informations privilégiées.

Il y aura d'autres délations contre des réductions de peine, de nouvelles informations, prévoit M. Fleischer, et le parlement va reprendre la procédure de destitution sans doute la semaine prochaine.

Rousseff n'occupe qu'officiellement sa fonction de présidente de la République. Dans la pratique, elle n'exerce déjà plus le pouvoir, sauf pour ce qui est du protocole, affirmait lundi le quotidien conservateur Estado de Sao Paulo.

(c) AFP

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