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Pétrole: le retour de l'Iran risque de plomber un peu plus le marché

prix du petrole LondresLondres: Le retour de l'Iran sur le marché pétrolier, à la faveur de la levée des sanctions occidentales pesant sur le pays depuis 2012, risque de compromettre davantage la reprise de cours au plus bas en douze ans, même si les analystes ne s'attendent pas à un choc massif.
L'accord conclu en juillet 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, officiellement entré en vigueur samedi, vise à limiter le programme nucléaire controversé de l'Iran, en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales frappant le pays, notamment en ce qui concerne ses exportations d'or noir.

Mais même si les sanctions seront assouplies progressivement et qu'il faudra sans doute du temps à Téhéran pour retrouver pleinement ses capacités de production, le retour des exportations iraniennes de brut n'est pas de bon augure pour un marché qui croule déjà sous l'excès d'offre.

D'autant que l'Iran n'a cessé de répéter ces derniers mois qu'il n'était prêt à faire aucune concession sur sa production une fois l'accord sur le nucléaire entré en application, prévoyant d'inonder le marché de quelque 500.000 barils par jour supplémentaires dès les sanctions levées, pour atteindre 1 million de barils d'ici la fin de 2016.

Ces prévisions paraissent crédibles à la plupart des analystes, alors que le pays, qui pompe actuellement près de 3 millions de barils par jour, en produisait quelque 4 millions avant 2012.

Je pense que l'Iran pourra facilement augmenter sa production de pétrole jusqu'à 500.000 barils par jour au début, mais toute la question est de savoir s'il sera en mesure de vendre sa production additionnelle, a commenté pour l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

Le mauvais état des installations pétrolières du pays ajoute également un facteur d'incertitude supplémentaire quant au rythme auquel l'Iran sera en mesure de revenir sur le marché pétrolier.

L'appareil productif a beaucoup vieilli du fait des sanctions. Il y a un besoin important de le renouveler et, donc, d'attirer les investissements étrangers, a déclaré à l'AFP Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.

Selon l'analyste, la capacité de l'Iran à exporter davantage dépendra étroitement de son aptitude à attirer les investissements étrangers et à les orienter vers l'industrie pétrolière.

- Pas de 'réaction massive' du marché

Reste que le marché, même s'il ne connaît pas encore l'ampleur exacte que prendront les exportations iraniennes, les a déjà en grande partie intégrées aux prix du brut, qui ont chuté de plus de 30% en 2015 et de près de 20% supplémentaires depuis le début de l'année, sur fond d'offre excédentaire.

Si l'objectif de l'Iran est atteint, cela ne changera pas fondamentalement la donne du marché pétrolier. Cela aboutira bien sûr à un excès d'offre plus important mais ce ne sera pas un élément décisif dans l'évolution des cours du baril cette année, a observé M. Dembik.

Nous n'allons probablement pas assister à une réaction massive du marché, a abondé M. Razaqzada, selon lequel le plein impact du retour de l'Iran pourrait se faire sentir quand les investisseurs sauront quelle quantité de pétrole le pays va effectivement produire.

Surtout que selon les analystes de Commerzbank, Téhéran pourrait en réalité se résoudre à une augmentation progressive de sa production pour limiter la pression sur les prix, comme l'a laissé entendre récemment le président de la National Iranian Oil Compagny (NIOC).

Une autre inconnue demeure: la réponse des concurrents de l'Iran à cet afflux de pétrole, notamment au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont Téhéran était le deuxième plus gros producteur avant 2012.

Est-ce que l'OPEP répondra à cette offre supplémentaire en réduisant sa production' J'ai de sérieux doutes à ce sujet, surtout étant donné les tensions croissantes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, poids lourd du cartel, a commenté M. Razaqzada

La plupart des observateurs estimaient en effet que la récente escalade des tensions entre Ryad et Téhéran risquait de compromettre davantage les chances de voir les pays membres du cartel s'accorder pour réduire leur production alors que l'Arabie saoudite, qui pompe quelque 10,4 millions de barils par jour (mbj), est plus déterminée que jamais à ne concéder aucun terrain à son rival.

(c) AFP

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