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Chute des cours du pétrole: les groupes britanniques réduisent leurs investissements à leur tour

prix-du-petrole LondresLondres: Comme d'autres majors du secteur dont Total, les groupes pétroliers britanniques BP et BG ont annoncé une baisse de leurs investissements à cause de la chute des prix de l'or noir, après avoir publié mardi des résultats annuels moins reluisants.
Le géant BP ne va investir que 20 milliards de dollars en 2015, contre les 24 à 26 milliards prévus jusque-là et après 22,9 milliards en 2014, tandis que BG Group, une grande entreprise gazière moins connue du public, mais très active dans l'exploration et la production, n'investira qu'entre 6 et 7 milliards de dollars cette année, contre 9,4 milliards l'an passé.

Nous sommes entrés dans une nouvelle phase pleine de défis, marquée par des bas prix du pétrole à court et moyen termes, a prévenu le directeur général de BP, Bob Dudley.

Pour y faire face, BP prévoit de réduire ses dépenses d'exploration, de repousser des projets mineurs dans l'approvisionnement, et de ne pas mettre en oeuvre un certain nombre de projets dans l'aval et d'autres domaines.

Même si les cours ont quelque peu rebondi ces derniers jours, les prix du pétrole ont chuté de quelque 60% depuis la mi-juin, plombés par une offre surabondante et des craintes quant à la vigueur de la demande, particulièrement en Chine et en Europe.

Les majors pétrolières avaient déjà commencé à réduire leurs dépenses avant même cette évolution, par exemple en remettant en cause des projets pharaoniques aux confins de l'Arctique. Mais elles ont depuis nettement amplifié le mouvement et multiplié les annonces ces derniers jours.

Du côté américain, Chevron prévoit ainsi de réduire ses investissements de 5 milliards de dollars en 2015, ExxonMobil va diminuer les siens de 1,5 milliard et ConocoPhillips de 2 milliards. Le montant de ces coupes devrait atteindre par ailleurs 2 à 3 milliards de dollars cette année pour le Français Total et 15 milliards pour la période 2015-2017 pour l'Anglo-Néerlandais Royal Dutch Shell.

Tout ceci est assez clairement lié au plongeon des cours. Les compagnies vont renoncer à des projets coûteux dans lesquels elles n'ont pas encore trop investi, expliquait récemment à l'AFP Thomas Pugh, expert au centre de recherche Capital Economics, qui se refusait toutefois à parler de crise pour des compagnies aux reins solides.

- Bénéfices réduits -

Ce serrage de ceinture a toutefois des conséquences sur l'emploi, particulièrement chez les groupes de services pétroliers, dont trois acteurs majeurs (Schlumberger, Halliburton et Baker Hughes) ont annoncé quelque 17.000 suppressions de postes dans le monde entier.

les majors ont décidé des centaines de suppressions d'emplois et BP a gelé les salaires de ses 84.000 employés dans le monde.

Les performances financières de ces groupes commencent à souffrir de la faiblesse des cours et BP a fait état mardi d'une division par six de son bénéfice net annuel, à 3,78 milliards de dollars. L'année précédente, ce profit avait été gonflé il est vrai par les 12,5 milliards de dollars tirés de la cession de TNK-BP, une coentreprise russe vendue au géant Rosneft. Mais le groupe britannique a dû déprécier des actifs à cause de la chute des prix.

Les profits annuels pondérés des coûts de remplacement (c'est-à-dire en lissant la valeur des prix du baril dans l'inventaire) et des éléments exceptionnels (comme le fruit de la cession de TNK-BP) ont diminué dans des proportions bien moindres (-10%), aussi la performance du groupe a-t-elle été plutôt favorablement accueillie à la Bourse de Londres, où le titre BP grimpait de 2,76% à 449,80 pence en milieu de journée.

Pour 2015, le groupe, qui s'attend à une production à périmètre constant peu ou prou stable, n'a pas fourni de prévision de bénéfice, mais ce dernier continuera quoi qu'il arrive d'être amputé des dépenses d'indemnisation et des amendes liées à la marée noire dans le Golfe du Mexique en 2010 dont le coût pour BP pourrait in fine totaliser 50 milliards de dollars.

BG Group est pour sa part carrément tombé dans le rouge en 2014, déplorant une perte nette de 1,044 milliard de dollars, contre un bénéfice net de 2,44 milliards l'an passé. Lors du seul quatrième trimestre 2014, il a enregistré une charge de dépréciations après impôts de 5,9 milliards de dollars liée au plongeon des cours.

pn/jmi/LyS

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