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Parapétrolier: Technip profite d'une mauvaise passe de CGG pour proposer de le racheter

prix-du-petrole ParisParis: Le groupe français de services pétroliers Technip a annoncé jeudi avoir proposé de racheter pour 1,5 milliard d'euros CGG, une autre entreprise emblématique du secteur qui traverse actuellement une mauvaise passe, mais son offre libellée à 8,3 euros par action a été aussitôt rejetée.
CGG confirme avoir été approché de manière non sollicitée par Technip en vue d'un rapprochement potentiel. CGG a considéré que les conditions n'étaient pas réunies pour y donner suite, a indiqué le groupe dans un communiqué d'un paragraphe.

S'agit-il d'un non définitif ou la porte reste-t-elle entrouverte pour d'éventuelles négociations, notamment sur le prix proposé ?

CGG n'est pas à vendre, insiste un porte-parole du groupe. L'offre a été examinée sous le triple prisme du personnel, des employés et des actionnaires et elle a été rejetée à l'unanimité par le conseil d'administration.

Technip n'a pas précisé s'il entendait poursuivre son offensive après le rejet de son offre et notamment s'il était prêt à lancer une OPA hostile.

S'ils sont présents sur le même secteur des services parapétroliers, Technip et CGG ne sont pas actifs sur les mêmes métiers et leur éventuelle fusion permettrait au premier d'élargir la palette de ses activités. Il pourrait répondre ainsi aux préoccupations de ses clients qui recherchent des sous-traitants de plus en plus intégrés.

L'annonce de Technip survient quelques jours seulement après l'annonce de la mégafusion entre les numéro deux et trois mondiaux des services pétroliers, les américains Halliburton et Baker Hughes. Mais il ne s'agit pas d'une opération opportuniste. Nous y songions depuis longtemps, a-t-on souligné de source proche du dossier.

Quoi qu'il en soit, l'effondrement des prix du pétrole, tombés à leurs plus bas niveaux depuis quatre ans, conduit les majors pétrolières à freiner leurs programmes d'investissement. A charge pour leurs sous-traitants comme Technip et CGG de s'adapter à la nouvelle situation en baissant leurs prix.

Il est difficile néanmoins de savoir si Technip est spontané dans sa démarche ou s'il est fortement encouragé par l'Etat, actionnaire à environ 7% de CGG et 5% de Technip, a relevé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC.

Il y a en effet beaucoup de questions autour de CGG, avec un titre qui s'effondre en permanence et probablement un problème financier, a relevé le courtier.

Le groupe avait annoncé cet été une accélération de sa restructuration afin de le rendre plus résistant et la suppression de plus de 10% de ses effectifs, soit un millier de personnes.

CGG jugerait que le prix proposé est trop faible, même s'il est de 23% supérieur au dernier cours coté de son action avant l'annonce de Technip (6,52 euros mercredi soir) et ne verrait dans l'opération aucune logique industrielle.

Le prix proposé est en particulier nettement moindre que le cours de l'action CGG en début d'année, quand elle évoluait au-dessus de 12 euros.

- La sismique condamnée à sortir du groupe -

En outre, le projet de Technip prévoit un démantèlement de sa cible, avec la sortie du périmètre de l'entreprise fusionnée de l'activité historique du groupe CGG.

Dans son communiqué, Technip indique ne vouloir conserver que deux des trois métiers de CGG: son activité de gestion d'une vaste bibliothèque de données sur la composition des sous-sols et son activité industrielle de fabrication d'équipements sismiques.

L'activité acquisition de CGG, qui consiste à explorer la nature du sous-sol pour déterminer s'il est susceptible de receler du pétrole, quitterait en revanche le groupe fusionné, après avoir préalablement été renforcée.

De source proche du dossier, on souligne qu'elle est devenue une commodité, qui ne permet plus d'obtenir des marges satisfaisantes, contrairement aux deux autres métiers de CGG.

En cas de réussite de l'offre, l'objectif de Technip serait d'en faire une société indépendante et pérenne, de premier rang sur ce métier, qui présente des caractéristiques qui lui sont propres, relève le groupe.

Ce qui suscite des craintes sur les conséquences sociales pour cette division, qui emploie environ 500 personnes à Massy, dans l'Essonne, le fiel électoral du Premier ministre, Manuel Valls.

A la Bourse de Paris, l'action CGG a décollé de plus de 22% sans pour autant s'aligner complètement sur le prix proposé par Technip, avant de s'effriter par la suite à 7,77 euros. Technip perdait pour sa part 5,11% à 57,76 euros dans un marché en recul de 0,79%.

fga-mpa/fka/cj

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