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Le brut se replie nettement, après l'annonce d'un cessez-le-feu en Libye

prix-du-petroleLondres : Les prix du pétrole continuaient d'évoluer en net recul vendredi en fin d'échanges européens, alors que le marché s'interroge sur la décision du gouvernement libyen de mettre fin à toutes ses opérations militaires dans le pays.

Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 113,29 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,61 dollar par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril lâchait 1,20 dollar, à 100,22 dollars.

Après avoir évolué en forte hausse, les cours du baril ont brusquement inversé la tendance à la mi-séance, dégringolant de plus de trois dollars à Londres en quelques minutes après l'annonce d'un cessez-le-feu en Libye.

Cette décision a été prise par les autorités libyennes au lendemain d'un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi.

"Vu le ton belliqueux du colonel Kadhafi ces derniers jours, ce cessez-le-feu a pris le marché par surprise, ce qui explique la dégringolade des prix", a expliqué Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.

"Cette annonce a pris le pas sur la bonne tenue des Bourses et une dépréciation du dollar" pour faire baisser les cours, notamment "à la faveur de prises de bénéfices", confirmait Nick Campbell, analyste de la société énergétique britannique Inenco.

Toutefois, ce repli des cours pourrait se révéler fragile, de nombreuses incertitudes subsistant sur l'évolution de la Libye divisée entre forces du colonel Kadhafi et insurgés hostiles au régime, tandis que le retour à la normale de la production pétrolière du pays n'est qu'une lointaine perspective.

"Cela peut fort bien être un mouvement tactique du colonel Kadhafi pour écarter la menace de combats aériens et repenser sa stratégie: on assiste à un nouveau retournement d'un dictateur imprévisible, c'est difficile d'y voir une véritable résolution de paix...", estimait M. Petersson.

"La peur d'une contagion des violences à d'autres régions du Moyen-Orient n'a pas disparu, et cela devrait continuer d'agiter les marchés du pétrole", a renchéri Nick Campbell.

Les opérateurs surveillaient en effet le reste du monde arabe, agité par de nouvelles violences.

Au Yemen, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de cent blessées par des tirs contre une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, tandis qu'à Bahreïn, une large foule exigeant des réformes s'est rassemblée, bravant l'interdiction de manifester.

La situation au Japon, qui avait fait chuter les prix en début de semaine, restait par ailleurs pour les investisseurs une source de préoccupation.

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a reconnu vendredi que la centrale nucléaire accidentée de Fukushima faisait toujours face à "d'énormes difficultés".

Une situation qui pourrait au final se révéler positive pour les prix du brut, relevaient plusieurs experts.

Ainsi, une partie du parc nucléaire japonais devrait rester à l'arrêt dans un futur proche, "ce qui implique que les besoins énergétiques du Japon doivent être de plus en plus couverts par l'utilisation d'énergies fossiles, comme le pétrole, le charbon et le gaz", observaient les analystes de Commerzbank.

mm

(AWP/18 mars 2011 18h45)

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